Les Québécois désertent la côte Est américaine
L’industrie accuse la faiblesse du dollar canadien
Les Québécois sont beaucoup moins nombreux à passer leurs vacances sur les plages de la côte Est américaine cet été, déplorent des commerçants américains qui blâment le taux de change peu avantageux.
En plein milieu des vacances de la construction, les hôteliers et les propriétaires de campings réalisent déjà que ces deux importantes semaines ne seront pas aussi fructueuses que les dernières années.
«Il y a moins de monde et je vois beaucoup de vacanciers. La plage est moins bondée et en ville, on voit bien qu’il y a moins de monde», observe Suzanne Beaulieu, une Québécoise qui possède le Kebek 3 Motel à Old Orchard, dans le Maine.
PRÉVISIBLE
Cette baisse d’achalandage était prévisible, selon les commerçants. Le dollar canadien a descendu à son plus bas depuis plus d’une dizaine d’années, en janvier, à moins de 0,70 $ US.
«On le sentait, poursuit Mme Beaulieu. En janvier, beaucoup de gens ont annulé ou raccourci leur séjour.»
Le gérant du Hampton Harbor Hotel, à Hampton Beach dans le New Hampshire, confirme également cette diminution d’achalandage.
«Entre 20 et 25 %», estime Shawn Shaikh, ajoutant que les raisons évoquées sont les mêmes chez les commerçants aux alentours. «Ils s’entendent pour dire que c’est trop dispendieux pour les Québécois de venir cette année», dit-il.
LES CAMPINGS AUSSI
Les campings n’échappent pas à la situation. «Nous avons indéniablement moins de Canadiens. Ils font moins de réservations et restent moins longtemps, mais il y a quand même des familles qui viennent sans réservations», nuance Joann Del Vescio, directrice du New Jersey Campground Owners Association.
«Nous sommes allés au Salon des véhicules motorisés à Montréal, cet hiver. Les commerçants se disaient inquiets du taux de change», poursuit-elle.
En voyage à Wildwood, dans le New Jersey, une touriste de Québec était surprise de voir peu de Québécois. «Normalement à cette période, ils comblent plus du quart des hôtels, mais là on ne voit que des immatriculations américaines», observe Sylvie Aubin.