Le Journal de Quebec

Le gouverneme­nt russe annonce des couloirs humanitair­es à Alep

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ALEP | (AFP) La Russie, alliée du président syrien Bachar al-assad, a annoncé hier des couloirs humanitair­es pour permettre aux civils et combattant­s de sortir des secteurs rebelles de la métropole d’alep, assiégés et bombardés sans relâche par le régime.

L’initiative russe, si elle se concrétise, pourrait ouvrir la voie à la reprise totale par le régime de cette deuxième ville de Syrie et porter ainsi un coup fatal à la rébellion qui lutte depuis cinq pour renverser M. Assad.

À coups de barils d’explosifs destructeu­rs et de raids aériens intensifs qui ont fait des centaines de morts et laissé en ruines les quartiers rebelles dans l’est d’alep, les troupes d’assad cherchent depuis des mois à reconquéri­r ce secteur où elles assiègent quelque 250 000 personnes depuis le 17 juillet.

Parallèlem­ent à l’initiative russe, M. Assad a décrété une amnistie pour tous les insurgés qui rendraient les armes dans les trois mois.

«Paroles en l’air»

Le correspond­ant de L’AFP qui s’est rendu dans l’aprèsmidi près de l’un des couloirs concernés a toutefois constaté qu’il apparaissa­it encore fermé et qu’il n’y avait aucun mouvement.

Alors que les bombardeme­nts du régime se sont poursuivis sur les quartiers rebelles même après l’annonce russe, plusieurs habitants ont exprimé leurs craintes de se retrouver du côté des prorégime, en cas de sortie.

«Nous avons peur d’utiliser les pas- sages, car nous avons refusé de faire le service militaire. En plus, ces couloirs, ce sont des paroles en l’air. C’est une excuse pour que le régime mette les gens en prison», a dit Hassan Ibrahim, 25 ans, père de famille, dans le quartier de Boustane al-qasr.

nouvelles victimes civiles

Des organisati­ons de défense des droits de l’homme ont estimé que ces corridors n’étaient pas la solution. Amnistie internatio­nale a indiqué que de nombreux civils «pourraient ne pas prendre au sérieux les promesses du gouverneme­nt».

Paris et Londres, soutiens de l’opposition au régime syrien, ont appelé à mettre fin au siège «désastreux» d’alep.

Par ailleurs, la coalition internatio­nale contre le groupe État islamique a reconnu hier de nouvelles victimes civiles dans des bombardeme­nts en Irak et en Syrie ces derniers mois, portant à 55 le nombre total de victimes officielle­ment reconnues depuis le début de la campagne.

La coalition menée par les États-unis est accusée de sous-estimer largement leur nombre. Selon l’observatoi­re syrien des droits de l’homme, les frappes de la coalition en Syrie ont tué environ 600 civils, dont 136 enfants.

L’ONG a par exemple indiqué qu’une frappe de la coalition hier avait tué «au moins 15 civils» dans le nord de Minbej.

Airwars, une autre ONG de Londres, estime de son côté que le nombre total de personnes tuées par la coalition en Syrie et en Irak dépasse les 1500.

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