La police turque désormais équipée d’armes lourdes
Remaniement prévu de l’armée décimée par les congédiements
ANKARA | (AFP) Le premier ministre turc, Binali Yildirim, a rencontré hier la haute hiérarchie militaire pour remanier une armée laminée par le limogeage de près de la moitié de ses généraux depuis le putsch raté.
Rien n’a filtré de la rencontre entre M. Yildirim et ce qu’il reste de la hiérarchie militaire turque. Une annonce pourrait intervenir aujourd’hui.
Le ministre de l’intérieur Efkan Ala a annoncé à l’agence TGRT Haber/ihlas que la police serait désormais équipée d’armes lourdes, une mesure destinée à contrebalancer le pouvoir de l’armée.
Le pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan a intensifié ces derniers jours «le grand ménage» destiné à mettre hors jeu les partisans du prédicateur exilé Fethullah Gülen qu’il accuse d’avoir ourdi le coup d’état, ce que nie ce dernier.
«INQUIÉTUDE»
La chancelière Angela Merkel a redit la préoccupation de l’allemagne devant la riposte turque au putsch. «Mon inquiétude porte sur le fait que les actions sont très dures et que le principe de proportionnalité ne prévaut pas toujours», a-t-elle dit devant la presse.
Au total, 149 généraux et amiraux ont été exclus de l’armée mercredi pour leur «complicité dans la tentative de coup d’état», selon un décret officiel.
En outre, 1099 officiers ont été exclus pour cause d’indignité.
Hier, deux des plus importants généraux ont démissionné: le chef de l’armée de terre, le général Ihsan Uyar, et le chef des «entraînements et de la doctrine de commandement», le général Kamil Basoglu, a rapporté l’agence de presse Dogan.
Outre l’armée, les médias sont en première ligne des purges avec l’annonce officielle mercredi de la fermeture de plus de 130 d’entre eux: 45 journaux, 16 chaînes de télévision, trois agences de presse, 23 stations de radio, 15 magazines et 29 maisons d’édition.