Une combinaison qui sème la controverse
ROBERVAL | Il se pourrait bien que la 62 e traversée du Piekouagami soit la dernière sans le port obligatoire de la combinaison en néoprène, une décision de la Fédération internationale de natation (FINA) qui irrite au plus haut point les nageurs.
À partir de septembre, les courses disputées en eau libre seront soumises à cette nouvelle réglementation, qui prévoit que la combinaison isothermique sera requise entre 16 °C et 18 °C et facultative entre 18 °C et 20 °C. En haut de 20 °C, la combinaison ne sera pas permise.
«Ça va dénaturer ce genre de course. Je serais peut-être allé au bout avec le wetsuit à ma première année, mais ça enlève de la performance. Pour aller au bout, ça prend de la force mentale et de la force dans les bras. De rajouter des combinaisons qui permettent de pallier ce froid, ça enlève le côté mythique de nager en eau libre», a déploré le Français Bertrand Ven tur i lorsqu’il a été questionné à ce sujet. Ce dernier entamera le trajet entre Péribonka et Roberval pour la troisième fois demain.
Sous contrat avec la FINA jusqu’à l’issue de l’épreuve de 2017, l’organisation de la Traversée internationale du lac Saint-jean pourrait toutefois faire abstraction de ce règlement si elle en venait à larguer l’organisme. L’événement de Roberval figure cette saison parmi un calendrier de trois épreuves pour le Grand Prix.
BLAUM MENACE DE PARTIR
Le vétéran argentin Damian Blaum n’a pas été tendre envers la FINA, menaçant de se retirer si les combinaisons isothermiques sont utilisées dans le futur. «Je ne suis pas d’accord avec cette décision. Si ce règlement s’avère, je ne crois pas que je vais continuer de nager parce que ce serait un autre sport. Je pourrais faire du surf avec un wetsuit! Pour moi, ça ne fait pas de sens», a pesté celui qui a terminé à 13 reprises la légendaire course.
«Quand l’eau est à 30 °C, je dois apprendre à m’habituer. Il n’y a rien qui va me refroidir, et c’est la même chose quand l’eau est froide. C’est ce qui différencie l’eau libre. Les wetsuits vont venir avantager des nageurs qui ne sont pas bons dans l’eau froide», a observé Philippe Guertin.