La jeunesse a le dernier mot
Finaliste à Montréal en 2014, Venus Williams est battue par sa compatriote Madison Keys
L’expérience a fait face à la plus prometteuse relève américaine hier soir à la Coupe Rogers, et c’est cette dernière qui s’est imposée.
Contre une Venus Williams souvent en demi-teinte, Madison Keys a remporté la rencontre de troisième tour 6-1, 6-7 (2/7) et 6-3, hier soir sur le central.
Disons que Keys, 10e favorite à Montréal, aurait pu boucler l’affaire encore plus rapidement.
Elle a mis la main sur la première manche en seulement 20 petites minutes, mais le sprint s’est finalement transformé en un marathon de presque deux heures.
La grande Américaine n’avait pas sa belle allure d’il y a deux ans, quand elle avait atteint la finale au stade Uniprix.
Venus, classée sixième tête de série, a souvent paru débordée par les frappes puissantes et précises de son adversaire, de 15 ans sa cadette.
«Elle fait tout bien sur le terrain: son coup droit, son revers. Elle est solide et elle bataille dur», a déclaré après la rencontre une Venus Williams en apparence fatiguée.
LABORIEUX AU SERVICE
Certes, Keys s’est montrée brillante par moments, mais Venus a pour sa part connu de gros ennuis au service, surtout en deuxième balle. Une bonne partie de ses secondes mises en jeu frôlaient à peine les 120 km/h. Une de celles-ci a touché le terrain à 98 km/h seulement...
Ce fut la même chose la veille, face à la Tchèque Barbora Strycova. Le pointage avait toutefois été totalement autre. L’aînée des Williams s’était sèchement imposée 6-3 et 6-0.
Keys, 21 ans, n’a pas connu pareils ennuis au service, elle qui a présenté un jeu tout en puissance. Plusieurs de ses premières balles ont été des bombes dans les 180 km/h. Elle a d’ailleurs conclu la rencontre sur un as, son 12e de la soirée, rien de moins.
«Je n’ai pas réussi de bris à la troisième manche, et elle oui. Ç’a fait la différence. Si j’avais brisé tôt dans ce set, ç’aurait peut-être changé la donne», a pointé Williams, maintenant âgée de 36 ans.
DESTINATION RIO
Williams profitera maintenant d’une petite semaine de pause avant d’amorcer le tournoi de tennis olympique.
Elle ne compte toutefois pas se reposer loin des courts trop longtemps, elle qui veut reprendre l’entraînement dès demain.
«Je ferai tout ce que je peux pour être prête pour ce tournoi. C’est mon plan à partir de maintenant», a déclaré la sixième joueuse du monde.
Il faut dire que l’ancienne première mondiale était sans doute arrivée à Montréal un peu fatiguée lundi. Le weekend dernier, elle a atteint la finale du tournoi de Stanford, en Californie. Et au début du mois, elle s’était placée dans le carré d’as à Wimbledon.
De son propre aveu, il s’agit de l’une des séquences les plus occupées de la saison pour celle qui tend généralement à ne pas trop remplir son calendrier.
LA BELLE HISTOIRE
Quant à Keys, elle a signé sa deuxième victoire en quatre affrontements face à sa compatriote. La jeune athlète avait aussi eu le dessus l’an dernier, aux Internationaux d’australie.
La 12e raquette mondiale connaît une excellente saison, elle qui a fait une percée dans le top 10 à la fin de juin.
La puissante athlète fera maintenant face à une autre rivale coriace aujourd’hui en quarts de finale: Anastasia Pavlyuchenkova, tombeuse en trois manches de la quatrième favorite Agnieszka Radwanska.
Keys n’a jamais affronté la Russe, classée 19e à la WTA.
«Je ne savais pas qui j’allais affronter. Mais peu importe, ça va être le fun! »a commenté l’américaine sur le terrain après sa victoire.