CINÉMA Jason Bourne fidèle à lui-même
Le retour de Matt Damon en Jason Bourne, avec le cinéaste Paul Greengrass aux commandes, est fidèle aux autres longs métrages de la saga de l’espion.
Depuis près de 10 ans, Jason Bourne (Matt Damon) n’a pas donné signe de vie. Il assure son existence en participant à des combats de boxe jusqu’au jour où Nicky Parsons (Julia Stiles) reprend contact avec lui. C’est qu’elle a mis la main sur les archives de dossiers ultras sensibles de la CIA, dossiers dans lesquels elle a découvert un élément sur le passé de l’agent amnésique.
Du côté de l’agence américaine, Heather Lee (Alicia Vikander), une analyste, repère Parsons et obtient de Robert Dewey (Tommy Lee Jones), le directeur actuel, la charge de la traque. La CIA a également demandé à l’un de ses agents anonymes – incarné par Vincent Cassel –, qui a un contentieux avec Bourne, de l’assassiner.
Le contexte de ce tout nouveau «Jason Bourne» est d’autant plus moderne que les enjeux informatiques sont élevés. Entre la possibilité pour le gouvernement américain de couper l’électricité dans la ville de Reykjavik, de trouver n’importe qui n’importe où grâce aux logiciels de reconnaissance faciale jumelés aux caméras de surveillance, on sent l’empreinte des révélations d’edward Snowden.
De plus, très subtilement, Jason Bourne semble également laisser entendre que les États-unis sont dans la ligne de mire d’une puissante organisation et qu’une gigantesque conspiration – dont on ne connaît pas tous les tenants et aboutissements – se trame dans l’ombre. On nage donc en pleine paranoïa informatique.
DE L’ACTION
Côté action, il faut avouer que la première scène de traque de Bourne – Parsons lui a donné rendez-vous dans une manifestation en Grèce – est impeccable. Entre les gigantesques écrans de surveillance de la CIA, les charges des policiers grecs sur les manifestants et la manière dont les deux agents échappent à leurs poursuivants, on sent Paul Greengrass, Matt Damon et Julia Stiles heureux d’être revenus et ravis de montrer leurs talents. Le personnage de tueur de Vincent Cassel apporte une dimension plus «brute», plus violente bien appréciable.
Le film souffre de quelques longueurs: la dernière partie du film à Las Vegas, notamment, s’éternise pour rien et la fin – qui laisse augurer une suite – arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.
En contrepartie, le plaisir de revoir Matt Damon en Jason Bourne est trop grand (avec, de surcroît, un remix d’ex treme Ways de Moby sur le générique de fin) pour qu’on tienne rigueur à la production de ces manquements.