Le Journal de Quebec

CINÉMA Jason Bourne fidèle à lui-même

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Le retour de Matt Damon en Jason Bourne, avec le cinéaste Paul Greengrass aux commandes, est fidèle aux autres longs métrages de la saga de l’espion.

Depuis près de 10 ans, Jason Bourne (Matt Damon) n’a pas donné signe de vie. Il assure son existence en participan­t à des combats de boxe jusqu’au jour où Nicky Parsons (Julia Stiles) reprend contact avec lui. C’est qu’elle a mis la main sur les archives de dossiers ultras sensibles de la CIA, dossiers dans lesquels elle a découvert un élément sur le passé de l’agent amnésique.

Du côté de l’agence américaine, Heather Lee (Alicia Vikander), une analyste, repère Parsons et obtient de Robert Dewey (Tommy Lee Jones), le directeur actuel, la charge de la traque. La CIA a également demandé à l’un de ses agents anonymes – incarné par Vincent Cassel –, qui a un contentieu­x avec Bourne, de l’assassiner.

Le contexte de ce tout nouveau «Jason Bourne» est d’autant plus moderne que les enjeux informatiq­ues sont élevés. Entre la possibilit­é pour le gouverneme­nt américain de couper l’électricit­é dans la ville de Reykjavik, de trouver n’importe qui n’importe où grâce aux logiciels de reconnaiss­ance faciale jumelés aux caméras de surveillan­ce, on sent l’empreinte des révélation­s d’edward Snowden.

De plus, très subtilemen­t, Jason Bourne semble également laisser entendre que les États-unis sont dans la ligne de mire d’une puissante organisati­on et qu’une gigantesqu­e conspirati­on – dont on ne connaît pas tous les tenants et aboutissem­ents – se trame dans l’ombre. On nage donc en pleine paranoïa informatiq­ue.

DE L’ACTION

Côté action, il faut avouer que la première scène de traque de Bourne – Parsons lui a donné rendez-vous dans une manifestat­ion en Grèce – est impeccable. Entre les gigantesqu­es écrans de surveillan­ce de la CIA, les charges des policiers grecs sur les manifestan­ts et la manière dont les deux agents échappent à leurs poursuivan­ts, on sent Paul Greengrass, Matt Damon et Julia Stiles heureux d’être revenus et ravis de montrer leurs talents. Le personnage de tueur de Vincent Cassel apporte une dimension plus «brute», plus violente bien appréciabl­e.

Le film souffre de quelques longueurs: la dernière partie du film à Las Vegas, notamment, s’éternise pour rien et la fin – qui laisse augurer une suite – arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.

En contrepart­ie, le plaisir de revoir Matt Damon en Jason Bourne est trop grand (avec, de surcroît, un remix d’ex treme Ways de Moby sur le générique de fin) pour qu’on tienne rigueur à la production de ces manquement­s.

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Matt Damon (Jason Bourne) reprend du collier dans le 5e film de la saga.

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