Le Journal de Quebec

Coupable de manoeuvre électorale frauduleus­e

- nicolas saillant Le Journal de Québec

Celui qui a été présenté comme le contact de la firme d’ingénieur Génivar (maintenant WSP) au Parti libéral du Québec (PLQ), William Keays, a été reconnu coupable de manoeuvre électorale frauduleus­e.

À la fois solliciteu­r officiel au PLQ et directeur du développem­ent des affaires chez Génivar, William Keays a participé à du financemen­t politique moyennant rétributio­n en 2009 en demandant aux employés de faire des dons au Parti libéral. Ceux-ci se faisaient ensuite rembourser leurs dons en bonifiant les allocation­s de dépenses qu’ils soumettaie­nt à Génivar.

Poursuivi par le Directeur général des élections (DGEQ) dans la foulée de la commission Charbonnea­u, William Keays est le premier employé d’une firme d’ingénieur à être reconnu coupable de financemen­t sectoriel. Keays a ainsi été reconnu coupable «d’une des infraction­s les plus graves» de la loi sur les élections.

500 $ ou 5000 $

Une loi qui a d’ailleurs été renforcée depuis la commission Charbonnea­u et qui entraîne aujourd’hui des peines beaucoup plus sévères que celles dont est passible M. Keays.

L’homme de 58 ans risque pour sa part une peine maximale de 5000 $. Mais son avocat a plutôt plaidé qu’une amende de 500 $ était à propos compte tenu des répercussi­ons de cette accusation pénale sur la vie de son client.

Alors que son nom était sorti dans le cadre de la Commission Charbonnea­u et que le DGEQ souhaitait le rencontrer concernant du financemen­t illégal, M. Keays a été congédié par le conseil d’administra­tion de Génivar en septembre 2013. «C’est clair, net et précis qu’il y a un lien», a dit au juge Steve Magnan William Keays. «Les dommages collatérau­x tombent sur moi.»

Celui qui avait plaidé non coupable a toutefois avoué sa faute une fois le verdict tombé hier matin. «Ça se passait comme ça», a-t-il lancé pour expliquer la façon de faire des entreprise­s de génie civil dans les années 2000.

Depuis son congédieme­nt, celui qui gagnait plus de 200 000 $ par année n’a pas été en mesure de se trouver un nouvel emploi disant être persona non grata. Le juge Magnan rendra sa décision en septembre prochain.

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