Une autre cyberattaque contre les démocrates
Wikileaks a publié 20 000 messages de responsables
WASHINGTON | (AFP) Des responsables du parti démocrate américain ont affirmé hier avoir été la cible d’un nouveau piratage informatique, une semaine après une vaste fuite de courriels qui a en partie assombri la convention d’investiture de Hillary Clinton.
Le comité démocrate chargé de lever des fonds pour les élus du Congrès (DCCC) a fait l’objet d’un «incident lié à la cybersécurité», a dit sa responsable nationale de presse Meredith Kelly.
«L’enquête est en cours. À partir des informations que nous avons jusqu’à maintenant, les enquêteurs nous ont indiqué qu’il y avait des similitudes avec d’autres faits récents, y compris le piratage du comité national démocrate», précise-t-elle dans un communiqué.
Le DCCC est en train de renforcer la sécurité de ses réseaux et «coopère avec les forces de l’ordre fédérales concernant leur enquête en cours».
Trois jours avant l’ouverture de la convention démocrate, Wikileaks a publié le 22 juillet près de 20 000 messages piratés des comptes de sept responsables du parti. Ces courriels montrent notamment la méfiance et le mépris de responsables du parti pour Bernie Sanders, l’ex-rival de Mme Clinton pour la primaire démocrate.
MOSCOU SOUPÇONNÉE
Moscou est soupçonnée par des responsables démocrates ainsi que des agences spécialistes de la cybersécurité d’avoir cherché à influencer la campagne électorale en faveur du républicain Donald Trump en orchestrant cette fuite de courriels embarrassants.
Le président Barack Obama n’a pas écarté cette possibilité cette semaine tandis que le Kremlin a vivement démenti toute ingérence dans la campagne électorale américaine.
Le FBI avait annoncé lundi l’ouverture d’une enquête sur le premier piratage ayant visé le parti démocrate. La police fédérale n’a pas voulu commenter la nouvelle cyberattaque présumée vendredi.
Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a évoqué le piratage des courriels démocrates avec son homologue russe Sergueï Lavrov plus tôt cette semaine.
«Le secrétaire Kerry a souligné que cela fait un moment que nous sommes préoccupés par les activités de la Russie dans cet espace», c’est-à-dire la question du piratage informatique, a précisé Eric Schultz. «J’imagine que ça ne sera pas la dernière fois qu’ils en parlent.»
Clinton et Trump reprennent la route, tentant de capitaliser sur les conventions
SUR LE TERRAIN
Par ailleurs, Hillary Clinton et le républicain Donald Trump sont repartis hier sur le terrain pour tenter de capitaliser sur l’effet médiatique des conventions de leur parti respectif.
Ces deux dernières semaines, républicains et démocrates ont formellement désigné leur champion pour conquérir la Maison-blanche le 8 novembre, chacun à peu près aussi impopulaire que l’autre dans l’ensemble de la population américaine.
Hillary Clinton, 68 ans, est entrée dans l’histoire jeudi à Philadelphie en devenant la première femme investie par un grand parti américain pour la présidentielle.
Dans son discours d’acceptation, elle a exhorté ses compatriotes à ne pas céder au message populiste de son rival, leur proposant à la place un projet progressiste et optimiste, centré sur l’économie.
Avec son colistier Tim Kaine, elle est partie hier dans l’ouest de la Pennsylvanie et dans l’ohio pour promouvoir le plan d’investissement qu’elle voudra faire adopter dans les 100 premiers jours de son mandat, le plus grand depuis la Seconde Guerre mondiale, selon elle.