Le premier ministre français conclut à un « échec » de la justice
Parlant de la façon dont on a traité le dossier de l’un des assassins du prêtre
PARIS | (AFP) Le premier ministre français a souhaité hier que la justice adapte ses pratiques au phénomène djihadiste à la lumière des derniers attentats.
Le fait que l’assignation à résidence d’adel Kermiche, l’un des assassins de Jacques Hamel, le prêtre de 85 ans égorgé mardi en pleine messe en Normandie, ne l’a pas empêché de passer à l’acte est «un échec» de la justice, a estimé Manuel Valls dans un entretien avec le journal Le Monde.
«Cela doit conduire les magistrats à avoir une approche différente, dossier par dossier, compte tenu des pratiques de dissimulation très poussées des djihadistes», a estimé Manuel Valls, tout en soulignant son respect pour l’équilibre des pouvoirs et pour «l’état de droit».
À Saint-étienne-du-rouvray, où a eu lieu cette dernière attaque, des catholiques et des musulmans ont prié ensemble à la mémoire du père Hamel, d’abord dans l’autre église de la ville restée ou- verte, puis dans la mosquée toute proche pour la prière du vendredi.
INDIVIDUS FICHÉS
La droite française réclame de nouveau depuis cet attentat, des «mesures à la hauteur».
L’un des deux assaillants, le Français Adel Kermiche, 19 ans, était fiché par les services de renseignement et avait été incarcéré pendant une dizaine de mois dans l’attente d’être jugé pour avoir tenté à deux reprises l’an dernier de se rendre en Syrie.
Il était sorti de prison en mars, assigné à résidence avec un bracelet électronique.
L’autre auteur de l’attaque, Abdel Malik Petitjean, était quant à lui fiché pour radicalisation depuis le 29 juin, après avoir tenté de rejoindre la Syrie via la Turquie.
Par ailleurs, deux hommes remis hier par l’autriche à la France, soupçonnés d’avoir voulu participer aux attentats du 13 novembre à Paris, ont été inculpés, en soirée, puis emprisonnés, dans la capitale française.
INCULPATIONS
Adel Haddadi, un Algérien de 29 ans, et Mohamad Usman, un Pakistanais de 35 ans, ont été mis en examen (inculpés) pour «association de malfaiteurs terroriste».
Les deux hommes avaient été arrêtés dans un centre de réfugiés en Autriche en décembre et faisaient l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par la France.
La justice autrichienne a annoncé hier les avoir remis à la France.
La justice française les soupçonne d’avoir cherché à gagner la France, l’automne dernier, pour participer aux attaques de novembre à Paris qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés.