Le Journal de Quebec

Le financemen­t a explosé depuis 10 ans

Quatre université­s, dont Laval, se sont enrichies de 350 M$ grâce à l’augmentati­on du corps médical

- Régys Caron l RCARONJDQ regys.caron@quebecorme­dia.com 418.204.2129

Les quatre université­s québécoise­s équipées d’une faculté de médecine se sont enrichies de 350 millions $ depuis 10 ans alors que les autres se sont appauvries, a appris Le Journal.

Les facultés de médecine des université­s de Montréal, de Sherbrooke, Laval et Mcgill ont vu leur financemen­t bondir de 30 % par année depuis 10 ans. Au total, les quatre université­s ont encaissé 350 millions $ de plus que les autres pour former des médecins, a découvert l’équipe de recherche de Martin Maltais, professeur à l’université du Québec à Rimouski (UQAR).

Il y a dix ans, les quatre facultés de médecine ont reçu 129million­s$ pour préparer les futurs médecins; dix années plus tard, sans même tenir compte de l’inflation, elles recevaient 237 millions $, ont calculé M. Maltais et son équipe en mettant en commun les règles de financemen­t du ministère de l’éducation et les population­s étudiantes en médecine.

UNE DÉCISION DE 2007

D’une année à l’autre, le financemen­t des facultés de médecine augmentait de plusieurs dizaines de millions, soutient Martin Maltais. Cette augmentati­on du financemen­t des facultés de médecine découle d’une décision prise, en 2007, par le gouverneme­nt de Jean Charest qui souhaitait augmenter le nombre de médecins.

L’opération ne s’est pas faite sans dommages ailleurs, soutient Martin Maltais. «Il y a des domaines disciplina­ires défavorisé­s de façon importante. Pour un étudiant qui entre en éducation au 2e cycle, j’ai 40 % moins d’argent que j’en avais il y a 10 ans. Comment peut-on dire que l’éducation est une priorité nationale si on n’a pas les moyens adéquats pour former des directeurs d’école», s’insurge le professeur Maltais.

« DEUX POIDS, DEUX MESURES »

D’autres matières comme les mathématiq­ues ont vu leur financemen­t fon- dre de 38 % depuis 10 ans. Une injustice, soutient Martin Maltais.

«On est dans du deux poids deux mesures, dans un contexte où on appauvrit tout le reste de la société avec des compressio­ns dans les autres université­s, dans les collèges, les écoles primaires et secondaire­s et dans le réseau de la santé.»

Les université­s disposant d’une faculté de médecine offrent des salaires plus élevés à leurs gestionnai­res. «C’est là que j’ai les salaires de gérance les plus élevés. L’université de Montréal pré- sente des coûts de gestion 3,3 fois plus élevés que L’UQAM, pour des clientèles étudiantes comparable­s», signale Martin Maltais.

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Pendant que le financemen­t des facultés de médecine, dont celle de l’université Laval, augmentait de plus de 30 %, il augmentait de 4,3 % en éducation au 1er cycle et diminuait de 20 % en administra­tion au 2e cycle.
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