Du « pur Hollywood », dit un ex-employé d’escobar
Le pilote clandestin Raymond Boulanger nuance plusieurs éléments de la populaire série Narcos
La populaire série de Netflix Narcos est du «pur Hollywood», selon le pilote clandestin Raymond Boulanger, qui a travaillé pour le célèbre narcotrafiquant Pablo Escobar.
Connu pour avoir orchestré le spectaculaire vol de Casey, en Mauricie, en novembre 1992, Raymond Boulanger, qui a regardé Narcos, nuance plusieurs éléments de la série. Celui qui dit avoir apprécié les deux saisons rappelle cependant qu’il faut garder en tête l’aspect entertainment de la série.
Dans une longue entrevue accordée aux Justiciers Masqués dans le cadre d’une série sur le milieu interlope qui sera disponible sur itunes et Google Play, M. Boulanger minimise le rôle de la DEA (Drug Enforcement Administration). «La DEA ne dirigeait (rien), c’était la CIA», lance-t-il.
«La version racontée par Steve Murphy est complètement fictive. D’abord de vivre avec sa femme dans un appartement à Medellín oublie ça, il y avait un prix de 500 000 $ par tête pour un DEA», explique le pilote rimouskois. Il ajoute que les agents américains ne pouvaient pas se promener armés dans le pays.
« UN GARS CALME »
En plus de faire plusieurs vols pour im- porter de la drogue aux États-unis, Boulanger travaillait pour les narcotrafiquants en achetant des avions et en formant les pilotes. Il affirme que la guerre entre le cartel de Medellín et le cartel de Cali n’était pas aussi définie que le présente la série.
«C’était une guerre entre Pablo Escobar et les frères Orejuela. C’était une guerre de territoire, mais ce n’est pas tout le monde qui opérait avec Pablo Escobar», affirme M. Boulanger. Ayant rencontré Escobar à plusieurs reprises, le pilote présente le criminel comme «un gars calme, proche de sa famille, qui ne disait pas un mot plus fort que l’autre, ne criait pas».
FAITS HISTORIQUES
Reste que la série s’appuie sur plusieurs faits historiques, notamment des images d’archives, pour asseoir l’histoire de Don Pablo. Des épisodes que le Québécois ne nie pas.
«Les policiers se faisaient massacrer à vue d’oeil. Ça, c’est Pablo qui a fait ça, il y avait un million de pesos pour chaque Colombien qui tuait un policier.» Il précise toutefois que ce n’est pas Escobar qui a lui-même tué le colonel Carrillo du Bloc de recherche.
Dans cette entrevue, Raymond Boulanger revient également sur le célèbre vol de Casey et la fin de sa peine prévue en février 2019. Une date qu’il a en point de mire, car il combat un cancer.