« C’est de la barbarie »
Les Occidentaux accusent la Russie de crimes de guerre en Syrie
NATIONS UNIES | (AFP) Les pays occidentaux ont mis Moscou en accusation hier au Conseil de sécurité de L’ONU, réuni d’urgence à New York, alors qu’alep continuait d’être bombardée sans relâche par les avions du régime syrien et de son allié russe.
Le Conseil se réunissait à la demande des États-unis, de la Grande-bretagne et de la France.
Ces pays veulent stopper l’offensive aérienne lancée vendredi par le régime et la Russie pour faire tomber les quartiers insurgés d’alep, ce qui marquerait un coup d’éclat pour Damas dans le conflit.
L’ambassadrice américaine Samantha Power a eu des mots très durs pour Moscou, parrain avec Washington du processus diplomatique en Syrie actuellement dans l’impasse.
«Ce que la Russie soutient et fait [à Alep], ce n’est pas de la lutte antiterrorisme, c’est de la barbarie», a-t-elle lancé, rejetant ainsi le principal argument russe.
Moscou «abuse du privilège historique» d’être membre permanent du Conseil avec droit de veto, a-t-elle affirmé. «L’histoire ne sera pas tendre avec les pays du Conseil qui restent silencieux face à ce carnage.»
CONDITIONS
Son homologue russe Vitali Tchourkine a répété les conditions posées par Moscou, notamment la nécessité de séparer opposition modérée et groupes extrémistes comme le Front al-nosra.
Il a rejeté la responsabilité de l’impasse sur la coalition internationale conduite par Washington: «Des centaines de groupes ont été armés, le pays a été bombardé sans discernement», a-til dit. «Dans ces conditions, ramener la paix est désormais une tâche presque impossible.»
Mais il n’a pas fermé la porte à un rétablissement de la trêve: «C’est l’objectif que nous aimerions avoir, de même que la reprise des négociations.» Mais à condition, a-t-il ajouté, qu’il s’agisse d’un effort «collectif» et pas seulement de la part de Moscou.
Le secrétaire général de L’ONU Ban Kimoon a exhorté les grandes puissances à redoubler d’efforts pour «mettre fin au cauchemar» en Syrie, dénonçant «de nouveaux niveaux de barbarie».
ENFANTS ENSEVELIS
Les nombreuses bombes larguées depuis trois jours sur Alep ont fait au moins 124 morts, dont 25 depuis hier à l’aube, selon un nouveau bilan de l’observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Parmi eux figurent au moins 19 enfants, ensevelis sous les ruines des immeubles détruits dans les raids.