L’afrique a perdu 20 % de ses éléphants en 10 ans
JOHANNESBURG | (AFP) La population des éléphants d’afrique a enregistré sa plus importante chute depuis 25 ans, principalement en raison du braconnage, a alerté hier l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN), alimentant un vif débat sur les mesures de protection à prendre.
L’afrique compte actuellement environ 415 000 éléphants, soit 111 000 de moins que lors de la dernière décennie, selon le rapport de L’UICN fondé sur 275 mesures à travers le continent.
«La forte hausse du braconnage, qui a débuté il y a une dizaine d’années, est la principale cause du déclin» de la population d’éléphants, explique L’UICN.
MENACES
La disparition croissante des zones naturelles d’habitation des pachydermes, à cause de la déforestation et de l’urbanisation, menace aussi l’espèce, précise l’organisation.
Les braconniers chassent les éléphants pour revendre à prix d’or leurs défenses en ivoire, principalement sur les marchés asiatiques.
«C’est choquant, mais pas surprenant», juge le directeur général de L’UICN, Inger Andersen, alors que les signaux d’alarme sur la hausse du braconnage et la baisse du nombre d’éléphants se sont multipliés ces dernières années.
Ce rapport alarmant a été divulgué devant les 3500 délégués de la CITES, la convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction, qui s’est ouverte samedi à Johannesburg et qui doit débattre de nouvelles mesures de protection.
La CITES est un accord international destiné à protéger la faune et la flore menacées par la surexploitation commerciale. Ce traité, signé par 182 pays et par l’union européenne, est entré en vigueur en 1975.
TRAFIC LUCRATIF
Le braconnage – notamment des éléphants et des rhinocéros – alimente un trafic extrêmement lucratif évalué à 20 milliards de dollars par an, selon la CITES, ce qui en fait le quatrième commerce illégal sur la planète.
En 1989, la CITES avait complètement interdit le commerce international d’ivoire des éléphants d’afrique. Ce qui avait permis à la population de remonter, si bien que les éléphants du Botswana, de Namibie, d’afrique du Sud et du Zimbabwe étaient repassés à un niveau de protection moins strict à la fin des années 1990.
La Namibie et le Zimbabwe demandent maintenant à être autorisés à vendre des stocks de défenses d’ivoire prélevés sur des éléphants décédés de mort naturelle afin de financer des projets de protection lancés par des communautés locales. Une proposition soutenue par l’afrique du Sud.