Les Jeux avant tout
Quelle décision prendront les propriétaires de la Ligue nationale au sujet des Jeux olympiques de la Corée du Sud?
Je l’ignore. Mais, on ne remplacera jamais les Jeux olympiques par le tournoi de la Coupe du monde. Jamais. On est tous d’accord sur la qualité du spectacle.
La Coupe du monde, limitée à huit formations, dont deux représentant le groupement de deux catégories d’athlètes, a répondu aux attentes.
On nous a offert du hockey de haut niveau, du hockey pratiqué par des patineurs déterminés, enfin la plupart, par des joueurs représentant fièrement leur pays ou leur formation d’exception.
Mais, samedi soir, pendant le match entre le Canada et la Russie, alors que la marque était de 2 à 2, je me suis posé une question: «Si le Canada perd, y aura-t-il des répercussions? Les Canadiens vont-ils tomber sur la tête de leurs représentants?»
QUEL EST L’ENJEU ?
On questionnera l’absence de Kristopher Letang. On dira qu’il aura été un joueur nettement supérieur à Brent Burns… mais rien pour ébranler les structures de Hockey Canada. Et pourquoi? La réponse est dans la question suivante: quel est l’enjeu de la Coupe du monde, si ce n’est qu’un gros tournoi pour empiler les dollars… canadiens?
Veut-on déterminer quel pays domine la scène internationale dans le monde du hockey? Parfait. Mais, a-t-on suscité l’intérêt escompté? On en a parlé brièvement aux États-unis. Pas du tout en Russie avant que l’équipe nationale ne dispute ce match contre le Canada. En Suède, quelle sera la réaction des amateurs? Sûrement mitigée d’autant plus que l’équipe a subi un revers contre la formation de l’europe, hier après-midi. Les équipes de la Finlande et de la République tchèque n’ont certainement pas monopolisé toute l’attention dans leur pays.
PAS LE MÊME NIVEAU D’INTÉRÊT
Au Canada? L’intérêt est là mais sûrement pas au même niveau qu’à Sotchi ou à Vancouver. On doit applaudir cette expérience de la Coupe du monde mais on doit passer à autre chose pour les prochaines années.
Qu’on parvienne à réunir les meilleurs joueurs de la planète sur le même plateau, c’est génial.
L’expérience des années passées ne peut pas se comparer au présent concept de la Coupe du monde.
À l’époque, à la fin des années 70 et pendant les années 80, il y avait toujours l’union soviétique et un style qui lui était propre. Il y avait des pays comme la Suède et la Finlande qui présentaient des systèmes différents.
LA SUPRÉMATIE DU HOCKEY
La Super Série de 1972 avait lancé un débat qui allait au-delà des Jeux olympiques, pour plusieurs raisons.
Dans un premier temps, il n’y avait presque pas de joueurs européens dans la Ligue nationale, aucun de l’union soviétique. Une tendance qui s’est prolongée pendant plusieurs années du moins pour les joueurs de L’URSS et ceux de la République tchèque.
Et les joueurs professionnels de la LNH ne participaient pas aux Jeux olympiques.
L’enjeu était la suprématie du hockey.
C’était le hockey nord-américain contre le hockey européen?
C’était une compétition entre les «joueurs amateurs» de l’union soviétique, pour la plupart évoluant pour l’armée rouge, face aux joueurs professionnels. C’était pour la suprématie du hockey international.
Les tournois de la Coupe du monde ou de la Coupe Canada déterminaient quel pays était le meilleur. Ces tournois représentaient le vrai match de la «médaille d’or».
LE BUT DE LEMIEUX
Depuis le but de Mario Lemieux en 1987, ces rencontres internationales n’ont plus le même cachet.
Et, la principale raison, c’est que les meilleurs joueurs de la planète ont un rendez-vous à tous les quatre ans, dans un contexte unique, celui des Jeux olympiques et de la médaille d’or.
La Coupe du monde livre un spectacle apprécié mais l’intérêt ne sera jamais aussi élevé que celui que suscitera le tournoi des Jeux de 2018…