Sacrés Québécois
L’ouvrage Le Code Québec de Jean-marc Léger, Jacques Nantel et Pierre Duhamel est sous-titré «Les sept différences qui font de nous un peuple unique au monde». Les auteurs eux-mêmes n’échappent pas au grand bluff des Québécois.
À vrai dire, les Québécois ont toujours le sentiment d’être supérieurs aux Anglophones du ROC. Ils sont à 90 % heureux, contre 84 % chez les Anglos. Ils ont aussi plus de fun (76 %) que ces derniers (53 %). Normal, 74 % vivent le moment présent alors que 26 % seulement préparent l’avenir. À l’opposé, chez les Anglos, 46 % vivent au présent, alors que 54 % préparent l’avenir.
HEUREUX ET PACIFIQUES
Les Québécois rient plus souvent que leurs compatriotes anglophones et ils préfèrent à 72 % être heureux en prenant une pilule que malheureux sans médicaments. Ils se perçoivent comme plus créatifs, moins pressés pour faire les choses plus correctement et leur attachement au pays proclamé s’arrête aux mots. Seuls 24 % des Québécois, mais 51 % des Anglophones du ROC prendraient les armes pour défendre leur pays. Quant à défendre le Québec, 74 % des Québécois refuseraient de se battre, alors que 49 % des Anglophones se battraient pour le Canada.
«Grand parleur, petit faiseur» devrait être la devise du Québec de l’avenir, car «Je me souviens» sera un anachronisme dans une société où l’instant présent est si fondamental.
Exit le passé source de déplaisirs et d’échecs et l’avenir rempli d’inconnus et de possibles déceptions. Contrairement à ce qu’annoncent les auteurs en qualifiant de surprenant leur portrait des Québécois par rapport au ROC, il y a en fait peu de surprises. Un peuple qui n’aime pas la chicane au point d’inventer les «accommodements raisonnables» et qui adore le jovial Justin, un peuple en perte de son identité, qui se dit heureux à 90 % et qui préfère son confort avant tout est certes unique au monde.