OUI À UN PÉAGE POUR FINANCER Le TROISIÈME LIEN
Un sondage Léger révèle que 53 % des gens sont favorables au principe du péage 1 2 3
Les citoyens de Québec et de Lévis sont si nombreux à réclamer un troisième lien entre les deux rives qu’ils appuient même, par une faible majorité, le principe du péage, révèle un sondage Léger-Le Journal de Québec.
Pas moins de 90 % des Lévisiens et 70 % des gens de Québec sont en faveur d’un troisième lien.
Sur la Rive-nord, 55 % des répondants interrogés se disent prêts à déplier les billets verts à chaque passage sur un pont ou dans un tunnel à péage. L’appui baisse légèrement, à 48 %, sur la Rive-sud.
«Si on tient compte de la pondération, ça nous donnerait 53 % de gens favorables et 44 % de gens défavorables. Les gens désirent tellement le service qu’ils sont prêts à payer pour le recevoir», observe la viceprésidente du bureau de Québec chez Léger, Caroline Roy. Sa firme de sondage a interrogé 600 personnes dans les derniers jours: 300 à Québec et 300 à Lévis.
«Les gens sont prêts à faire leur bout de chemin parce que la problématique de la congestion devient de plus en plus difficile pour eux», renchérit Mme Roy.
PONT OU TUNNEL
Les répondants sont extrêmement divisés sur le type d’infrastructure à privilégier. À Québec, un pont ou un tunnel récoltent la même adhésion (26 % chacun). À Lévis, 27 % des gens ont une préférence pour un nouveau pont comparativement à 18 % pour un tunnel sous-fluvial.
Finalement, environ un répondant sur deux affirme que le type d’infrastructure «n’a pas d’importance» pour lui. «Il n’y a pas de consensus. Les gens attendent les différents scénarios pour probablement mieux statuer sur l’endroit et le type de troisième lien souhaité», croit Mme Roy.
PAS DE CONSENSUS
L’emplacement d’un futur troisième lien ne fait pas non plus consensus. Même si une majorité de citoyens le souhaitent à proximité de l’île d’orléans (40 % à Québec, 36 % à Lévis), les Lévisiens sont presque aussi nombreux à l’imaginer «plus au centre», entre l’île d’orléans et le pont de Québec.
Chose certaine, l’hypothèse d’un troisième lien près des ponts actuels n’a pas la cote (10 % à Québec, 13 % à Lévis).
Hier matin, le FM93 a également dévoilé les résultats d’un sondage SOM révélant un appui massif de 76 % dans la région au projet de troisième lien. Appelés à choisir le meilleur moyen pour s’attaquer à la congestion, seulement 30 % des répondants ont choisi le SRB comparativement à 64 % pour le troisième lien.
Le ministère des Transports n’a pas l’intention de profiter de la construction d’un nouveau pont à l’île d’orléans pour relier la rive nord et la rive sud au passage, a-t-on confirmé au Journal hier.
Les partisans d’un troisième lien Québec-Lévis, qui espéraient voir un jumelage des deux projets, seront déçus d’apprendre que le MTQ exclut totalement de revoir ses plans. Son choix est fait et ne changera pas: un pont à haubans de deux voies (peut-être trois) sera construit d’ici 2024.
«Comme annoncé en décembre 2015, ça a été approuvé et les étapes suivent leur cours. L’étude des solutions (pour le pont de l’île d’orléans) est terminée et le ministère se penche maintenant sur la conception du pro- jet», a indiqué la porte-parole du MTQ, Solène Lemay.
«Le ministère réitère que la desserte de l’île d’orléans et l’ajout d’un troisième lien routier entre Québec et Lévis sont deux dossiers complètement différents», a insisté Mme Lemay. «Les besoins qui motivent le remplacement du pont de l’île d’orléans justifient la décision gouvernementale de décembre 2015», a-t-elle ajouté.
Le ministère des Transports a mis une douzaine de jours pour répondre, en deux temps, aux questions du Journal dans la foulée du dévoilement de l’étude du professeur Bruno Massicotte qui évalue à 4 milliards $ la construction d’un tunnel sous-fluvial.
LE PONT-JETÉE EST ÉCARTÉ
D’autres scénarios pour relier les deux rives doivent être analysés par le gouvernement libéral, a promis le ministre des Transports Laurent Lessard. L’un de ces scénarios qui circule abondamment sur la place publique est celui d’un pont-jetée moins coûteux entre la rive nord et l’île d’orléans qui serait relié à un tunnel sous l’île jusqu’à Lévis. Cette option, de toute évidence, semble totalement écartée.
IMPACT ENVIRONNEMENTAL
L’hypothèse d’une jetée ou de ses dérivés a été étudiée par le MTQ à l’étape de la confection du dossier d’opportunité, rappelle Mme Lemay. Elle a été «rejetée» en raison de l’impact d’une telle infrastructure sur la navigation dans le chenal nord, mais surtout de l’impact «important» sur la faune marine et l’environnement.
«Ce n’était pas possible. Ça apportait aussi trop de modifications géomorphologiques et hydrologiques au fleuve Saint-laurent; rehaussement du niveau des eaux et modification au régime d’écoulement des eaux», a précisé Mme Lemay.