Des solutions à tout prix, et ça presse
Les résultats de notre sondage Léger illustrent bien l’ampleur du ras-le-bol des citoyens par rapport à la congestion routière, une réalité qui s’imposera à coup sûr comme enjeu prioritaire de la prochaine campagne électorale, en 2017.
Un constat important se dégage pour une première fois en près d’une décennie du règne de Régis Labeaume: le maire de Québec a carrément perdu le contrôle de l’agenda avec le dossier de la congestion routière.
Au lieu de mener la parade comme il en a l’habitude, en expliquant bien son projet de service rapide par bus (SRB), et en contrant la désinformation, M. Labeaume donne l’impression de ne pas savoir sur quel pied danser ou, pire, de ne pas avoir le goût d’en parler.
Au lieu d’agir, comme il a l’habitude de le faire, le maire réagit, sans plus. Ainsi, il s’est fait pousser dans le train du troisième lien, un projet auquel il n’a jamais semblé croire ni accorder la moindre importance, qu’il s’agisse d’un tunnel ou d’un pont.
La conséquence de cette attitude, combinée au fait que le gouvernement du Québec manque de transparence, c’est que le dossier part dans tous les sens. Une confusion immense, alimentée par une désinformation crasse, vient brouiller les cartes et mélanger tout le monde.
Quoi qu’il en soit, le sondage démontre que non seulement le projet de SRB suscite une large adhésion, mais que les gens sont également favorables à un troisième lien.
Cet appui tous azimuts survient alors même que le projet de troisième lien demeure très flou. Non seulement l’emplacement du projet entre les deux rives n’est absolument pas clair, mais on parle autant d’un tunnel à quatre milliards que d’un pont dont les coûts n’ont pas encore été estimés.
À l’heure où le gouvernement nage dans l’austérité, et que les gens dénoncent les impôts et taxes trop élevées, de tels appuis ont de quoi susciter beaucoup d’étonnement, sinon d’inquiétude.
Mais ce n’est pas tout, une majorité de gens seraient même prêts à mettre les mains dans leurs poches pour que ce troisième lien devienne réalité. Je n’aurais jamais cru que la possibilité d’un péage puisse susciter autant d’assentiment.
LES CITOYENS VEULENT DES SOLUTIONS
Il en ressort un constat très clair: les citoyens sont prêts à tout pour que les problèmes de congestion soient enfin réglés à Québec. Ils veulent des solutions, à tout prix, et ça presse. Il ressort d’ailleurs clairement que les gens ne perçoivent pas SRB et troisième lien comme des projets qui doivent être mis en opposition, contrairement à ce que pourrait laisser croire le discours populaire.
Lors des précédentes campagnes électorales, le maire avait lui-même décidé des enjeux prioritaires. En 2009, il avait demandé aux gens de voter pour lui afin d’appuyer le projet d’amphithéâtre. En 2013, il avait récidivé avec les régimes de retraite.
Dans le contexte actuel, bonne chance à Régis Labeaume, s’il pense pouvoir imposer à nouveau le thème de la campagne.