William, Kate et le star-system
Les têtes couronnées sont de retour. William et Kate sont de passage dans l’ouest canadien.
La foule est en délire! Il est beau, elle est belle, ils seront pour longtemps dans le portrait.
Alors on veut les toucher, participer pour un instant à la gloire monarchique de la Grande-bretagne.
Je ne suis pas de ceux qui se réveillent la nuit pour maudire la monarchie.
GRANDE-BRETAGNE
Si les Britanniques y tiennent, qu’ils la gardent. Elle appartient à leur histoire. Elle est un symbole de continuité dans ce vieux pays. Tant mieux pour eux.
De même, je peux comprendre que le Canada anglais tienne à son lien avec la couronne britannique. Il veut conserver ce lien ténu mais fort avec ses origines britanniques.
Le Canada est un bazar multiculturel. Il se prend pour le monde entier en version améliorée. Formellement, c’est un pays. Mais ce n’est pas une nation au sens strict.
De temps en temps, il veut se rappeler qu’il n’est pas non plus une auberge espagnole. Les Canadiens anglais chantent alors God Save the Queen!
Chose agaçante, cela dit: les têtes couronnées sont désormais intégrées dans le star system mondial.
Elles lui donnent un parfum de sophistication, d’élégance. Elles ont le prestige des vieilles lignées.
La monarchie s’est recyclée dans la jet-set.
RELIQUE
Mais le Québec n’est ni britannique ni canadien-anglais.
La monarchie britannique, dans notre histoire, n’a pas joué le beau rôle. C’est un symbole d’oppression.
Il y a quelque chose de grotesque à lui redonner bonne réputation simplement parce qu’elle porte de beaux vêtements.
Pas besoin de la détester. On peut s’en ficher. Mais ne feignons pas un amour impossible.
Il y a des limites à s’exciter pour des reliques coloniales, à se pâmer d’admiration pour le futur roi d’angleterre.
Et il y a pire que de ne pas avoir d’identité: c’est se faire imposer l’identité des autres.