Le Journal de Quebec

Labeaume, le marchand de bonheur

- KARINE GAGNON

Près de dix ans après s’être imposé en marchand de rêves, le maire Régis Labeaume se présente désormais comme un marchand de bonheur.

À un an des élections, le maire Labeaume a servi hier son premier discours à saveur préélector­ale, devant le Cercle finance du Québec. Un discours qui se distinguai­t des précédents en ce qu’il ne contenait ni fla-fla ni projet flamboyant ou idée extravagan­te, comme nous y a habitués M. Labeaume depuis 2007.

On est plutôt dans le terre à terre, avec le bonheur comme thème central d’une vision en six axes que je décrirais comme un avant-goût de sa plateforme électorale. M. Labeaume y parle de ville plus belle, plus attrayante, plus festive, où l’innovation prend une grande place. « The place to be », comme disait Molière, a-t-il lancé.

«Bonheur de vivre à Québec», éléments qui contribuen­t à «créer des moments de bonheur dans la vie des citoyens», «qualité de vie et bonheur des citoyens», «accroître le bonheur de vivre à Québec» et «bien-être de notre collectivi­té» sont toutes des expression­s qui reviennent à travers les 18 pages qui dressent un bilan des réalisatio­ns et la vision pour l’avenir de Régis Labeaume.

VISION RÉCLAMÉE

Le maire a sûrement aussi voulu répondre à l’opposition, qui lui reproche son manque de vision pour la ville. Mais ce qui frappe, c’est que cet idéal de bonheur et la volonté de voir grand s’inscrivent à travers des choses relativeme­nt simples: des parcs, des pistes de vélo, l’accès à la rivière Saint-charles, dont il a déjà parlé, et l’art public.

On est loin de l’effervesce­nce des fêtes du 400e, qu’il a sauvées de la catastroph­e avec Daniel Gélinas, fait d’armes qui a lancé son règne. Sur ce bel élan, les projets grandioses se sont enfilés: possible candidatur­e olympique, amphithéât­re, anneau de glace et Grand Marché, pour ne nommer que ceux-là.

CONGESTION ROUTIÈRE

Dans ce discours sur sa vision d’avenir, les projets les plus ambitieux dont il fait mention concernent les solutions possibles pour lutter contre la congestion routière. Ce thème risque d’occuper une grande part de la campagne électorale.

Faut-il voir dans ce «Labeaume nouveau» l’illustrati­on de l’usure du pouvoir? L’idée qu’on ne peut réinventer sa ville à chaque mandat, après quasiment une décennie au pouvoir? On peut l’interpréte­r de bien des façons. Mais peut-être aussi que c’est ce qui se produit lorsqu’un maire ne se sent pas menacé par ses opposants.

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