Chers hommes
Que des milliers de femmes descendent dans la rue pour réclamer que cessent les agressions sexuelles ne peut que réjouir. Parmi elles, des femmes qui, il n’y a pas si longtemps, disaient ne pas être féministes.
J’étais heureuse hier de constater que plusieurs hommes s’étaient joints aux manifestantes. Bravo, mais il en faut plus. Les hommes et les femmes doivent unir leurs volontés et leurs voix, pour remettre les pendules à l’heure de ceux qui n’ont pas encore compris que sans oui, c’est non.
Rien de tel qu’un gars pour parler dans le nez d’un autre gars qui croit encore que d’exercer son pouvoir sur les femmes par le viol, ou ses variantes, c’est OK, l’important étant de ne pas se faire prendre. Les hommes doivent parler de ces choses entre eux, pas seulement les papas avec leurs garçons.
Il faut aussi que les nouveaux Québécois soient informés de notre intolérance extrême aux gestes sexuels non consensuels.
Les Cro-magnons qui refusent de changer de siècle, ou de culture, doivent être boudés par leurs amis, leurs collègues, leurs voisins, comme s’ils étaient pestiférés. Car ils le sont, par le virus du machisme.
NON À LA CULTURE DU VIOL
Par contre, on ne m’a toujours pas convaincue de l’existence d’une culture du viol au Québec. Il y a des viols et il y en aura toujours, mais l’immense majorité de nos pères, frères, conjoints et amis trouvent les agressions sexuelles répugnantes. Certains en ont même vécu.
Malheureusement, évoquer l’existence d’une «culture du viol» au Québec – le mot culture englobe pas mal tout le monde – envoie le message que tous les hommes sont des violeurs en puissance ou n’ont rien à cirer que des femmes soient agressées. Comme s’il y avait un apartheid entre les hommes et les femmes au Québec. Rien n’est plus faux.
Il faudra conjuguer les efforts de toutes et de tous pour extraire le cancer des agressions sexuelles. Les hommes doivent marcher à nos côtés.