L’avocat du diable
En mars dernier, j’écrivais que devoir trancher entre Trump et Clinton, c’est choisir entre la peste et le choléra. Je persiste et signe.
Toutefois, la partialité flagrante de la couverture médiatique est pestilentielle. Clinton est déifiée et ses pires fraudes lui sont allègrement pardonnées. En revanche, Trump fait l’objet d’une diabolisation dogmatique. Cette classification binaire est puérile. Trump a ses défauts, mais comme tout le monde, il présente aussi des qualités. Je vais donc me faire l’avocat du diable.
POLITIQUES PROMETTEUSES
Sur le plan de ses politiques, il entend réduire certains impôts, proposer une réforme sensée et prometteuse du titanesque fiasco qu’est l’obamacare, et être clairement moins disposé à déclencher la guerre à la Russie que ne l’est Clinton. C’est déjà beaucoup!
Sur le plan de la personnalité, Trump est un homme d’affaires prospère, ce qui traduit sa résilience ainsi qu’un talent certain à négocier et à bâtir. On peut donc espérer qu’il ne sera pas un autre politicien à la solde de l’establishment qui le finance. Voilà qui est rare!
IRRÉVÉRENCIEUX
Certes, Trump est politiquement incorrect et s’exprime sans filtres. Et certains de ses propos sont carrément indéfendables. Néanmoins, on peut y voir une candeur qui fait cruellement défaut chez les politiciens de carrière. Pour une fois qu’un candidat dit ce qu’il pense et pense ce qu’il dit, faut-il vraiment le crucifier sur la place publique? Préférons-nous réellement les frileux et les opportunistes qui interrogent dix conseillers et consultent tous les sondages avant d’exprimer un ersatz d’opinion?
Les mots de Trump sont irrévérencieux. Mais le laxisme de Clinton, notamment lors de l’attaque de Benghazi, a tué beaucoup de gens. Trump est-il un bon candidat? Non! Mais il n’est pas pire que Clinton. S’il faut juger Trump en fonction de son verbe, ne faut-il pas a fortiori juger Clinton sur la base de ses actions?