Houda-pepin s’attaque au projet de loi sur la neutralité
Selon l’ex-députée libérale, des vêtements comme la burqa et le tchador sont des symboles de l’asservissement de la femme
Le projet de loi sur les accommodements religieux permettrait le port de vêtements tels le tchador, le niqab et la burqa par les employés de l’état, dénonce l’ex-députée libérale Fatima Houda-pepin.
«Dans l’article 9 alinéa trois, il y a un accommodement qui permet le port de la burqa et du niqab, a soutenu l’ex-députée de La Pinière alors qu’elle comparaissait en commission parlementaire pour livrer ses commentaires au sujet du projet de loi 62. Le premier paragraphe de l’article 9 autorise le port du tchador», a-t-elle ajouté.
Parce qu’ils sont antérieurs à la naissance de l’islam, ces vêtements ne sont pas des symboles religieux, mais des signes de l’asservissement de la femme, s’est insurgée Mme Houda-pepin avant de rappeler que l’égalité homme-femme est un héritage de la Révolution tranquille. «On va céder sur ça?» s’est-elle insurgée.
L’ex-députée a réfuté l’argument de la ministre de la Justice qui invoque le droit à la liberté de religion pour refuser d’interdire le port de certains vêtements controversés.
«Madame la ministre, pour vous, le tchador, la burqa, est-ce que ce sont des signes religieux ou des signes d’oppression des femmes?» a demandé Mme Houda-pepin.
« LE SPECTRE DU TCHADOR »
Auparavant, au Salon bleu, la ministre Stéphanie Vallée a reproché à la députée caquiste Nathalie Roy de brandir une menace qui n’existe pas.
«Elle brandit le spectre du tchador pour faire craindre [...] À l’intérieur des cadres de la fonction publique, personne ne porte le tchador [...] Des tchadors dans les écoles, il n’y en a pas. Estce qu’on peut arrêter de brandir ce spectre?» a demandé Mme Vallée.
«Madame la ministre, le projet de loi 62 est à reprendre. Si vous voulez faire oeuvre utile, il doit être réécrit, pas pour le Parti libéral, pas pour le PQ ni pour la CAQ, mais pour le Québec», a souhaité Fatima Houda-pepin qui a invité tous les députés à mettre la partisanerie de côté dans la conception de ce projet de loi.
« DES BASES SOLIDES »
La ministre n’a pas tardé à répondre. «Le projet de loi 62 a été rédigé par des juristes du ministère de la Justice. Je ne suis pas prête à dire qu’il est à rebâtir complètement. Il repose sur des bases solides [...] Un projet de loi peut toujours être bonifié», a répondu Stéphanie Vallée.