Place au tramway numérique
Des chercheurs de l’université Laval élaborent une technologie qui permettrait de rendre le service rapide par bus (SRB) semi-autonome, une sorte de tramway numérique où l’intervention humaine serait minimale.
«La technologie pourrait amener éventuellement à avoir un chauffeur au lieu de deux. Elle pourrait être une aide à la conduite», a expliqué hier le directeur de l’unité mixte de recherche en sciences urbaines (UMRSU), Sébastien Tremblay.
M. Tremblay affirme que l’umrsu n’a pas reçu de mandat officiel pour développer cette technologie reposant sur l’optique-photonique, un domaine où excelle la Ville de Québec.
« Un beau défi »
Toutefois, le directeur a laissé entendre que des échanges avaient eu lieu entre l’umrsu et le Bureau d’étude du SRB, sans qu’il y ait eu d’engagement. L’UMRSU, qui est rattachée à l’université Laval, est un réseau de recherche et d’innovation au service du développement des villes intelligentes.
«Il y a un intérêt et on avance en parallèle. Un moment donné, on peut se parler pour voir si ce qu’on développe intéresse la Ville. Au lieu d’acheter un système à l’extérieur, elle pourrait nous aider à développer un système ici, d’autant plus que nous avons déjà des sommités internationales dans le domaine à l’université Laval», a exprimé M. Tremblay.
À l’ère des voitures semi-autonomes, la technologie du futur n’a pas besoin de rails ni d’infrastructures physiques invasives. Par contre, elle impose d’autres contraintes qui n’ont pas encore trouvé de solutions.
«Notre plus grand défi technologique, c’est la neige. Pour nous, c’est un beau défi», a poursuivi M. Tremblay qui prenait part, hier, à une journée de réflexion sur le développement du secteur de l’optique-photonique organisée par Québec International.
aide à la conduite
Bien qu’il soit à un stade embryonnaire, l’umrsu propose un système d’aide à la conduite utilisant des capteurs, caméras, lasers ou autres techniques qui permettraient aux autobus de se suivre à égale distance et d’améliorer le confort des passagers.
«Cela n’exclut pas le chauffeur. Ça vient l’aider. La transformation numérique est appelée à amener une transformation du marché de l’emploi», a ajouté M. Tremblay.
L’UMRSU estime que ses travaux «sont encore trop» dans la recherche fondamentale pour décrire ce que pourrait être le SRB en définitive. Elle se donne de trois à cinq ans pour développer une technologie qui pourra être mise à l’épreuve.
«Ce n’est pas demain qu’on va tester ça sur des autobus», a-t-il conclu.
Depuis sa création, en 2015, cette Unité a collaboré à une vingtaine de projets, tant des domaines public que privé.