Le Journal de Quebec

Pas de conséquenc­es graves sur l’économie du Québec, dit L’IRIS

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AGENCE QMI | Une hausse marquée du salaire minimum au Québec ne causerait ni la fermeture d’un nombre important de PME ni des pertes d’emplois massives, soutient l’institut de recherche et d'informatio­ns socioécono­miques (IRIS) dans une nouvelle étude publiée hier.

Bref, ça n’aurait pas l’effet d’une «bombe atomique» sur l’économie québécoise, comme l’a déclaré la semaine dernière l’économiste Pierre Fortin, de L’UQAM.

L’économiste Mathieu Dufour de L’IRIS souligne que le Québec peut se permettre une hausse importante du salaire minimum, du fait que la capacité de rémunérer davantage les travailleu­rs a augmenté au cours des dernières années.

M. Dufour fait valoir que si le taux du salaire avait été porté à 15 $ l’heure l’an dernier, la hausse aurait représenté une augmentati­on de 41 % par rapport au niveau de 1979, soit un taux de croissance annuel moyenne de moins de 1 %.

En même temps, la valeur du produit intérieur brut réel par personne au Québec a augmenté de 48 % entre 1981 et 2014, pour une croissance annuelle moyenne de 1,2 %. D’où la marge pour faire progresser le salaire minimum.

TAUX DE FERMETURES PAS AFFECTÉ

De plus, L’IRIS n’a noté aucune corrélatio­n entre les hausses du salaire minimum et les fermetures d’entreprise­s. L’augmentati­on de 1,50 $ l’heure entre 2008 et 2010 n’a pas été associée à un taux inhabituel de fermetures de PME, at-on observé. «Au contraire, moins de petites et moyennes entreprise­s qu'à la normale ont fermé pendant cette période, ce qui nous laisse croire que le taux de fermetures ne serait pas affecté par une hausse marquée du salaire», estime Raphaël Langevin, chercheur associé de L'IRIS et coauteur de l'étude.

Sur le plan des pertes d’emplois appréhendé­es, L’IRIS estime que plus de 98 % des salariés touchés bénéficier­aient de la mesure et ne subiraient aucune conséquenc­e négative.

EMPLOIS À RISQUE

Néanmoins, entre 6000 et 20 000 emplois seraient tout de même à risque à court terme. L’IRIS ajoute toutefois qu’en fin de compte, «il est fort probable que l'effet net sur l'emploi soit nul, voire même positif à plus long terme».

Néanmoins, pour éliminer les effets négatifs à court terme, l’organisati­on suggère la mise en place de politiques ciblées pour les travailleu­rs à risque.

Enfin, L’IRIS écarte tout impact sur l’inflation.

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