Le Journal de Quebec

Un accident qui a failli tout gâcher

Happée par une voiture l’été dernier, Valérie Maltais a dû retrouver sa confiance de patineuse

- Alain Bergeron l Abergeronj­dq

Le chauffard qui a percuté Valérie Maltais et qui l’a laissée étendue sur la chaussée près de son vélo, en juin dernier, ignore toutes les pirouettes mentales qu’il lui a ensuite imposées dans sa carrière de patineuse de vitesse.

Cet accident, survenu lorsqu’elle s’est fait «couper» par un véhicule au coin d’une rue de Montréal, a d’abord eu des conséquenc­es physiques. Pour la première fois dans sa vie d’athlète de haut niveau, une blessure la tracasse. Des douleurs à une hanche qui partent et reviennent l’ennuient encore aujourd’hui, en plus de l’avoir ralentie durant la précieuse période d’entraîneme­nt estival.

Divers tests n’ont pas permis de cibler la source du problème, même si les doutes de l’entourage médical de l’équipe nationale tendent vers cet accident de la circulatio­n qui l’a fait atterrir lourdement au sol.

Incapable de bouger après l’impact au point de devoir appeler son copain, cette malchance l’a éloignée de la patinoire les jours suivants.

«Je pensais m’en être tirée avec seulement des ecchymoses, mais il y a peutêtre autre chose», se questionne l’athlète originaire de La Baie.

« LES PIRES SCÉNARIOS »

Voilà pour le physique. L’événement a aussi entraîné chez-elle un contrecoup psychologi­que. Tantôt privée d’entraîneme­nt, tantôt limitée dans ses efforts, Maltais a vécu son été comme si elle sentait le tapis lui glisser sous les pieds en voyant les autres patineuses de l’équipe nationale s’épanouir sur la glace pendant qu’elle, celle-là même qui avait participé à deux Jeux olympiques, s’imaginait éjectée du circuit mondial.

Soudaineme­nt, tout s’engouffrai­t dans un trou noir: plus de Coupes du monde et de championna­ts du monde, même les Jeux olympiques de 2018 étaient compromis!

«Au mois d’août, j’ai paniqué. Je voyais arriver les sélections (à la fin de septembre en vue des Coupes du monde) et je me disais que j’allais être en retard. Tu t’imagines les pires scénarios…», raconte la patineuse de 26 ans, qui aborde sa neuvième saison avec l’équipe nationale.

«Il a fallu que je me calme et que je retrouve la confiance en moi», dit-elle.

«Notre structure est faite qu’on s’entraîne avec nos compétitri­ces au niveau canadien. Chacune regarde ce que les autres filles font, ce qui est tout à fait normal. Quand tu vois que tu vas moins bien que les autres, ça vient qu’à t’affecter. Et ça, c’est venu m’affecter. Même si tu veux bien faire, tu vois qu’il y a un petit écart qui se crée en raison d’une blessure qui te limite.»

SERVIE PAR L’EXPÉRIENCE

Son expérience lui a permis de terminer quatrième au cumulatif des sélections et de se qualifier pour les Coupes du monde, dont la première se tiendra à Calgary du 4 au 6 novembre. Elle avoue que la contributi­on du préparateu­r mental et des entraîneur­s de l’équipe nationale était devenue nécessaire pour qu’elle se «dénerve», selon son expression qui trahit ses origines saguenéenn­es.

«J’ai toujours été une personne qui pense au jour le jour, mais cette blessure qui m’a ralentie m’a sortie de ma zone de confort. Je me suis mise à penser trop loin. Oui, je veux aller aux Jeux en 2018, mais ce n’était pas le moment de paniquer. Il a fallu que je réapprenne à me faire confiance.»

 ??  ?? Happée par un chauffard qui ne s’est pas arrêté alors qu’elle circulait à vélo, Valérie Maltais doit depuis composer avec une douleur inquiétant­e à une hanche. «C’est la première fois que j’ai à négocier avec une blessure stressante», affirme la double...
Happée par un chauffard qui ne s’est pas arrêté alors qu’elle circulait à vélo, Valérie Maltais doit depuis composer avec une douleur inquiétant­e à une hanche. «C’est la première fois que j’ai à négocier avec une blessure stressante», affirme la double...
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada