Le Journal de Quebec

L’échange, revu et corrigé

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Il s’est dit beaucoup de choses sur la transactio­n Subban-weber et c’est loin d’être terminé. Le plus drôle, c’est de voir comment les opinions changent à mesure que le temps avance.

Reculons à l’été. On avait l’impression que Marc Bergevin s’était fait passer un sapin par David Poile.

Rappelons-nous cette histoire concernant l’ancien spécialist­e du Canadien en matière de statistiqu­es avancées.

Matt Pfeffer avait déclaré avoir fait une présentati­on élaborée et passionnée aux hommes de hockey du Canadien afin de les dissuader d’échanger Subban contre Weber.

On disait même que la carrière de Weber était sur la pente descendant­e. C’était la folie! Voir si un défenseur de son calibre ralentit à 31 ans.

AU-DELÀ DES STATISTIQU­ES

On semble avoir oublié tout ça alors que Weber joue comme un dieu et que le Canadien est en feu.

Prenons aussi le temps de bien analyser la situation.

Bien que les statistiqu­es aient leur importance, cette transactio­n ne s’évaluera jamais sur cette base.

Subban a déclaré l’autre jour ce que Bergevin n’a pas osé dire sur le moment en affirmant que cet échange en fut un de personnali­tés. Il aurait pu ajouter de philosophi­e de jeu.

Carey Price l’a dit durant la Coupe du monde. Le style de jeu de Subban ne cadrait pas dans le système du Canadien.

Le gardien a parlé avec son calme habituel. Il n’a pas démoli son ancien coéquipier, mais son explicatio­n était claire, limpide et sensée, reconnaiss­ons-le.

MARCHÉ MARGINAL

Si Subban et Weber sont des joueurs différents. On est en train de découvrir que Weber est encore meilleur qu’on pouvait le penser.

Il a terminé deuxième au scrutin pour le trophée Norris à deux reprises, la première fois derrière Lidstrom, qui avait franchi la quarantain­e, et l’année suivante derrière Erik Karlsson.

Il aurait probableme­nt gagné au moins une fois s’il avait évolué dans des marchés tels que New York, Toronto ou Montréal.

Le rayonnemen­t d’un joueur évoluant dans un marché marginal comme Nashville est moins grand.

Les performanc­es de Weber n’ont toutefois pas échappé aux décideurs d’équipe Canada, qui ont fait appel à ses services lors des Jeux olympiques de 2010 à Vancouver, de 2014 à Sotchi, ainsi que pour le tournoi de la Coupe du monde que l’on a vu en septembre.

Son arrivée a transformé le Canadien. Il apporte cette présence unique que dégagent les grands joueurs. Il y avait longtemps qu’on avait vu ça chez le Tricolore.

Le dernier fut Patrick Roy. Il avait un ascendant sur ses coéquipier­s.

C’est ce qu’on voit de Weber.

POURQUOI ABAISSER SUBBAN ?

Mais dans tout ça, il ne faut pas oublier ce que Subban a fait pour le Canadien.

C’est lui qui allait à la guerre contre les Bruins pendant que certains de ses coéquipier­s se faisaient tout discrets.

Il était spectacula­ire et il s’abreuvait de l’attention et de la pression qui font partie de la vie d’un joueur portant l’uniforme sacré bleu, blanc, rouge.

Subban a fait plus de bons que de mauvais coups durant ses sept saisons avec le Canadien.

Il s’est toujours comporté de façon exemplaire à l’extérieur de la patinoire. Il n’a jamais fait parler de lui pour les mauvaises raisons.

Il ne comptait pas son temps. Il était l’ami des jeunes Montréalai­s. Il ne participai­t pas à des causes seulement en prêtant son nom, mais en s’y impliquant activement.

C’est bête de l’abaisser tel que certains se plaisent à le faire. S’il y a quelqu’un qui ne mérite pas ça, c’est bien lui.

Quand il s’est dit déçu de ne pas avoir pu réaliser son rêve de gagner la coupe Stanley, il était sincère. Il parlait avec ses tripes. C’était son plus grand désir.

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Dire que cet été on avait l’impression que Marc Bergevin s’était fait passer un sapin par David Poile, dans l’échange Weber-subban.

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