Le Journal de Quebec

Descente aux enfers

Les 121 minutes du film Inferno semblent bien longues aux cinéphiles Dan Brown, Tom Hanks, Ron Howard. Le suspense s’annonçait trépidant. Mais non. Le film n’est pas à la hauteur des promesses.

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

La première demi-heure d’inferno démarre sur les chapeaux de roues, Ron Howard utilisant à bon escient toute la palette des artifices destinés à faire naître des sursauts chez le cinéphile. Hélas, le cinéaste et le scénariste David Koepp sont incapables de maintenir ce rythme plus longtemps.

Lorsque s’ouvre cette troisième adaptation d’un roman de Dan Brown mettant en vedette Robert Langdon (Tom Hanks), le spécialist­e réputé en symbiologi­e se trouve à l’hôpital, bien mal en point.

Victime d’hallucinat­ions terribles – il voit la population mondiale en train de mourir des pires maladies -, pressentan­t l’imminence d’un danger, le célèbre professeur souffre de terribles maux de tête et d’une amnésie qui l’empêche de savoir où il est et ce que tout cela veut dire.

Sienna Brooks (Felicity Jones), la médecin italienne qui veille sur lui, le prend rapidement en charge, d’autant qu’une policière est sur les trousses de Langdon et cherche à le tuer dans son lit d’hôpital.

Chez Sienna, Langdon commence à se souvenir de certains éléments, qui ont tous un rapport avec Bertrand Zobrist (Ben Foster).

En effet, le richissime homme d’affaires – qui choisit, dès les premières minutes du long métrage, de se jeter dans le vide pour échapper à Christoph Bouchard (Omar Sy), son poursuivan­t – prône une théorie selon laquelle l’accroissem­ent de la population humaine est devenu à ce point incontrôla­ble qu’il faut tuer des milliards de personnes pour en sauver des milliards d’autres.

Robert Langdon va donc tenter de démêler le vrai du faux dans ses souvenirs, tout en fuyant le nombre impression­nant de personnes - Elizabeth Sinskey (Sidse Babett Knudsen), Harry Sims (Irrfan Khan), Vayentha (Ana Ularu) – qui sont à ses trousses.

PUNCH CONNU

Les lecteurs des romans de Dan Brown connaissan­t la fin de cette intrigue apocalypti­que s’appuyant sur les neuf cercles de l’enfer décrit par Dante dans La divine comédie, la mission de Ron Howard, de Tom Hanks et du reste de l’équipe est donc de mener le cinéphile à bon port en lui faisant revivre les trépidatio­ns ressenties à la lecture du roman policier. Et ce jeu de piste historique a beau se dérouler à Florence, les 121 minutes finissent par sembler bien longues.

Hanks, malgré tout son talent, semble jouer en mode «pilote automatiqu­e» et ne parvient pas à rendre Langdon attrayant. Car on aimerait se sentir concerné, on aimerait être autre chose qu’un spectateur passif devant un écran, on aimerait aimer Robert Langdon. Mais non, on n’y parvient pas. Et malgré un budget dodu de 75 millions $, Ron Howard n’arrive pas, passé la première demi-heure, à nous sortir d’un profond ennui.

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Tom Hanks et Felicity Jones donnent le ton durant les 30 premières minutes. Après, le film devient terne.

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