Le Journal de Quebec

Un décompte qui ajoute au suspense

- Alain Bergeron

Jusqu’au dernier instant où il projettera ses spatules dans le vide, Erik Guay aura vécu un crescendo d’excitation dans les heures et les minutes précédente­s.

Après le super-g d’aujourd’hui, Guay se soumettra à la routine d’après-course: séances de physiothér­apie et de vidéo et échanges avec les technicien­s sur la préparatio­n des skis pour la descente de demain. Après la réunion d’équipe et le repas du soir, il sera 20 h 30 quand il montera à sa chambre.

DÉJEUNER IMPORTANT

Debout à 6 h 30, un déjeuner avec du pain et des charcuteri­es du pays l’attend. «J’aime bien manger des oeufs au déjeuner parce que ça me soutient plus longtemps durant la journée», dit-il.

Autour de 10 h 30, la montée en télécabine lancera le décompte final avant le début des hostilités, une heure plus tard. À 20 minutes du départ, Guay enfilera son survêtemen­t de course.

«À partir de ce moment, ça devient business! » illustre-t-il.

« DANS MA BULLE »

Là-haut, un silence de cathédrale règne au portillon de départ et dans son espace immédiat. «Il n’y a pas un bruit, à part celui des fixations quand les mecs chaussent leurs skis», a déjà dit le Français Adrien Théaux, troisième en 2011.

«Il y en a certains qui sont plus nerveux, mais je ne regarde pas beaucoup les autres athlètes. Je passe plus de temps avec moi-même. Je me tiens loin et je fais ma propre affaire», relate Guay.

«Je suis dans ma bulle. Je vois ce qui se passe autour: il y a quand même beaucoup de monde au départ, plusieurs hélicoptèr­es qui survolent et tu sais qu’il y a plein de monde au finish. Je reste concentré. Je repasse le parcours plusieurs fois dans ma tête. J’essaie de garder tout ça relaxe et de transforme­r la nervosité en énergie jusqu’au moment de m’installer dans le portillon. Je dois m’en servir pour réagir avec le plus de punch possible.»

Puis, une série de sons stridents annoncera le lancement de la fusée. Bip, bip, bip…

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