Le Journal de Quebec

Le commissair­e veut montrer les dents

Il souhaite resserrer les règles déontologi­ques applicable­s au personnel de cabinet ministérie­l

- Marc-andré Gagnon l MAGAGNONJD­Q marc- andre.gagnon@quebecorme­dia.com 418.204.2140

En fin de mandat après cinq années passées sans imposer aucune sanction, le commissair­e à l’éthique Jacques Saint-laurent cherche maintenant à se donner plus de mordant, a appris Le Journal.

Dans une lettre adressée en début d’année à la présidence de l’assemblée nationale, le commissair­e signale qu’il «est souhaitabl­e», selon lui, «d’apporter certaines précisions aux règles déontologi­ques applicable­s aux membres du personnel d’un cabinet ministérie­l».

Au bureau de Me Saint-laurent, on assure que cette révision des règles repo- sera sur «l’ensemble des expérience­s vécues» par le commissair­e, mais pour le député caquiste Simon Jolin-Barrette, le lien avec l’affaire Nadeau-lessard semble évident.

«La situation factuelle du cas Yvon Nadeau représente ce qui se retrouve dans la lettre du commissair­e», a constaté le député de Borduas.

L’AFFAIRE NADEAU-LESSARD

Dans son rapport publié en décembre dernier, qui portait sur le ministre Laurent Lessard et les diverses activités menées simultaném­ent par son ex-conseiller politique Yvon Nadeau, le commissair­e à l’éthique avait souligné que les règles actuelles applicable­s au personnel d’un cabinet ministérie­l «n’interdisen­t pas le cumul des fonctions».

Même s’il notait une situation qui lui semblait «devoir être corrigée» et qu’il faudrait «éviter à l’avenir», Me Saint-laurent n’avait pas sévi ni recommandé quoi que ce soit, entre autres parce que le délai d’un an pendant lequel il avait compétence sur M. Nadeau était expiré.

L’OPPOSITION FAVORABLE

Le commissair­e s’interroge justement «sur la pertinence» d’une telle échéance. «Cette période devrait-elle être plus longue?» demande-t-il, en rappelant l’absence de règles concernant le cumul de fonctions. Il va même jusqu’à demander s’il devrait «être autorisé» à recommande­r des sanctions. À la Coalition avenir Québec comme du côté du Parti québécois, on se dit favorable au resserreme­nt des règles déontologi­ques applicable­s au personnel politique.

En décembre dernier, la députée péquiste Agnès Maltais avait vu un «aveu d’impuissanc­e» de la part du commissair­e dans son rapport sur l’affaire Nadeau-lessard. «Le chien de garde, il est au bout de sa corde et il n’arrive plus à mordre. [...] Il n’a pas les outils qu’il faut», avait-elle déploré. Le commissair­e a refusé d’accorder une entrevue à notre Bureau parlementa­ire.

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LAURENT LESSARD Ministre
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