Le Journal de Quebec

Un autre réalisateu­r québécois fait sa marque

Jonathan Desbiens vient de terminer des projets avec Skrillex et Karine Vanasse

- SANDRA GODIN

On parle beaucoup du succès des Denis Villeneuve, Xavier Dolan, Jean-marc Vallée. Mais un autre réalisateu­r québécois fait son chemin sur la scène mondiale. Après avoir fait parler de lui il y a trois ans pour la réalisatio­n du vidéoclip I Bet My Life d’imagine Dragons, Jonathan Desbiens vient de décrocher une nomination aux Juno pour le court métrage qu’il a réalisé pour Skrillex, la star de la musique électroniq­ue.

La feuille de route de Jonathan Desbiens alias Jodeb, qui habite à Bécancour, est longue. Elle comporte la réalisatio­n de vidéoclips pour Cypress Hill, Marie-mai, Imagine Dragons et trois pour DJ Zedd. Celui pour la chanson Clarity cumule 189 millions de visionneme­nts sur Youtube, et pour Beautiful Now, 91 millions.

Cet automne, il a tourné une publicité pour la plus importante compagnie de lait bio d’europe, Arla, qui sera diffusée dans les prochains jours partout sur le continent. Le réalisateu­r a également tourné un court métrage avec Karine Vanasse, pour un projet qui doit rester secret encore quelque temps.

Jonathan Desbiens vient de signer avec l’agence Prettybird, une des plus grosses boîtes de production au monde, qui lui amènera d’autres projets d’envergure. Prettybird vient d’ailleurs de rafler le Grammy du meilleur vidéoclip avec Formation, de Beyoncé. Ils ont produit de récents clips de Coldplay, Drake, et les Rolling Stones (avec Kristen Stewart).

TOURNAGE À BANGKOK

Mais ces jours-ci, c’est pour le court métrage Still In The Cage, un film intense de vingt minutes tourné en quatre jours dans les jungles de la Thaïlande, que Jonathan Desbiens retient l’attention. Un vidéoclip produit par et pour la star de L’EDM Skrillex, ainsi que son protégé, Wiwek. Le film, dont il signe aussi le scénario, a récolté une nomination aux Juno et aux Berlin Music Video Awards.

«C’était un gros plateau, parfois on était une centaine de personnes. J’avais l’impression d’être Steven Spielberg», blague-til à l’autre bout du fil, alors qu’il raconte son périple «apocalypti­que» à Bangkok.

Jonathan Desbiens, qui parcourt aujourd’hui les quatre coins de la planète, n’a que de bons mots pour Skrillex. «Il investit une grosse portion de son argent sur son “label”. Il finance beaucoup de projets créatifs. Quand je faisais le montage, on s’appelait presque tous les soirs. Il était vraiment impliqué, mais jamais il n’a changé une ligne. J’ai eu une très, très grande liberté», soutient-il.

La première de Still In The Cage a eu lieu à Los Angeles l’été dernier en présence de nombreuses personnes influentes de l’industrie, dont Kanye West. L’événement a suscité un engouement tel que 5000 personnes ont été refusées à l’entrée de la salle de 2000 places.

Plusieurs belles choses ont découlé de cette première. Jonathan Desbiens a reçu des dizaines d’appels, dont un pour la production d’un long métrage, avec le producteur de Quentin Tarantino, Lawrence Bender. Puis, il a signé avec l’agence The Gotham Group. «J’ai deux managers, et je reçois des scénarios presque chaque semaine», confirme celui qui se dit définitive­ment prêt pour le long métrage.

PEU DE PROJETS QUÉBÉCOIS

Jonathan Desbiens, qui aime travailler «de façon undergroun­d», loin des projecteur­s, fait ses projets à l’extérieur depuis plusieurs années, entre autres pour la liberté de création. «Au Québec, c’est plus difficile de trouver des partenaire­s créatifs. On dirait qu’il y a un plus grand stress à cause des budgets, du marché francophon­e. Les gens sont plus tendus. Ils calculent leur risque. Aux États-unis, les producteur­s peuvent sortir 300 000 $, faire deux coups de téléphone, et go, c’est parti.» La cérémonie des Juno aura lieu le 2 avril, à Ottawa.

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Quelques images du clip Still in the Cage réalisé pour Skrillex. En médaillon, Jonathan Desbiens.

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