Une députée a reçu des menaces
La députée caquiste Nathalie Roy a fait l’objet de menaces en lien avec ses prises de position identitaire, a découvert Le Journal.
L’élue de Montarville a refusé de nous accorder une entrevue sur le sujet.
Mais selon les documents obtenus par notre Bureau parlementaire, deux lettres anonymes contenant des «avertissements» ont été envoyées au local de circonscription de Mme Roy. Une première dans les jours qui ont suivi le passage houleux du controversé prédicateur Adil Charkaoui en commission parlementaire à l’assemblée nationale et une seconde au printemps 2016.
«Le traitement fait de votre part et de votre formation politique aux musulmans est inacceptable. Vous prônez la haine et le mépris de l’autre. VOUS devez arrêter votre propagande antimusulmane ou vous serez prise à votre propre jeu. Nous avons les moyens de nous défendre et nous le ferons pour contrer votre propagande», peut-on lire dans la plus récente missive, suivie de deux versets du coran en arabe et signée «au nom de tous les islamistes qui vivent tranquilles».
Dans une brève déclaration écrite transmise à notre Bureau parlementaire, Nathalie Roy a précisé qu’elle s’est aussitôt adressée à la Sûreté du Québec.
«Je n’ai pas voulu rendre publiques ces menaces. Jamais. D’abord pour ne pas accorder davantage de visibilité à leurs auteurs, mais aussi – et surtout – parce que je refuse, comme élue et comme femme, de me poser en victime.»
Elle affirme que la liberté de parole est un fondement qu’elle entend défendre jusqu’au bout. «Hors de question, donc, de me laisser intimider par des extrémistes religieux qui veulent m’empêcher, par un discours violent et menaçant, de tenir un débat démocratique.»
SCIE À CHAÎNE
Ce n’est pas la première fois que la sécurité des députés à l’extérieur du Parlement est mise en péril. L’ancien député péquiste Guy Lelièvre avait eu toute une frousse à la fin des années 1990 lorsqu’un individu s’était présenté à son local de circonscription de Gaspé armé d’une scie à chaîne. Le forcené avait tranché le bureau du député sous ses yeux.
Il n’est pas rare non plus de voir des locaux de comté vandalisés, pensons à ceux de Line Beauchamp durant le printemps érable ou plus récemment à ceux du ministre libéral Luc Fortin.