Le Journal de Quebec

Sanctions plus sévères réclamées contre le cellulaire au volant

Le ministère veut trouver la meilleure façon de punir les fautifs

- VALÉRIE GONTHIER

Le ministre des Transports croit qu’il faut être plus sévère avec les conducteur­s qui sont des adeptes irréductib­les du cellulaire au volant.

«Il suffit de voir l’actualité, on rapporte toujours un cas où quelqu’un a eu un accident qui semble impliquer le cellulaire au volant», a dit hier le ministre des Transports du Québec, Laurent Lessard, en réaction au dossier du Journal publié ce week-end à propos de ce fléau.

Dans la série de reportages, on rapportait que cette mauvaise habitude fait maintenant presque autant de morts et huit fois plus de blessés que la conduite en état d’ébriété. Appelé à commenter en point de presse, le ministre Lessard a dit vouloir serrer la vis aux fautifs et compte «regarder plus sérieuseme­nt» la meilleure façon de le faire.

«On ne veut pas que les gens textent en conduisant parce qu’on voit bien que, rapidement, ils perdent le contrôle et que ça a des impacts néfastes sur la population.»

CONSULTATI­ON PUBLIQUE

Une consultati­on publique de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) se tient d’ailleurs présenteme­nt dans plusieurs régions, permettant à des citoyens ou à des groupes de proposer des idées pour améliorer le bilan routier.

Le sujet du cellulaire au volant «revient souvent», a constaté le ministre.

La semaine dernière, un neurochiru­rgien a pris part à une séance afin de dénoncer ce problème. Le Dr Alain Bilocq a déjà traité des jeunes décédés des suites d’accidents de voiture causés par le téléphone au volant. «C’est devenu une vraie plaie», a-t-il dit au Journal.

La Coalition Avenir Québec (CAQ) a aussi réagi à notre dossier en proposant hier qu’une commission parlementa­ire soit mise en place pour se pencher sur la problémati­que du cellulaire au volant.

SE FAIRE UNE TÊTE

«Depuis quelque temps, les nouvelles en ce sens se font nombreuses. Lorsqu’on voit tous ces drames, il faut s’y attarder», a dit Benoît Charette, porte-parole en matière de transports à la CAQ.

Il a noté les pistes de solution des plus variées proposées par les coroners: criminalis­ation du cellulaire au volant, augmentati­on du nombre de points d’inaptitude ou installati­on de brouilleur­s d’ondes dans les voitures. Selon lui, la mise sur pied d’une telle commission permettrai­t d’obtenir des résultats «concrets et rapides», pour éventuelle­ment améliorer la loi.

«Ça permettrai­t aux parlementa­ires de se faire une tête sur le sujet. C’est clair qu’il faut y aller d’une réflexion plus large, sur comment faire de la prévention et comment s’assurer que les mesures prises sont les bonnes», a-t-il dit.

La ministre de la Justice du Canada Jody Wilson-raybould n’a pas précisé au Journal si elle prévoit modifier un jour le Code criminel afin de criminalis­er l’utilisatio­n du cellulaire au volant.

– Avec la collaborat­ion de Marc-andré Gagnon et de Christophe­r Nardi

Voir la chronique de Mathieu Bock-côté en page 14

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Le coroner Yvon Garneau a enquêté sur la mort de Fabien Charron en mai 2016, à SaintEdmon­d-de-grantham (ci-dessus). Il a recommandé que le nombre de points d’inaptitude­s soit de neuf pour ceux qui utilisent leur cellulaire en conduisant.
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