De plus en plus de réfugiés illégaux
Les scènes bouleversantes se font nombreuses à la frontière canadienne depuis l’automne dernier
Les policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) postés à la frontière sont de plus en plus confrontés à des scènes bouleversantes depuis l’automne, alors que le nombre de réfugiés illégaux a explosé.
Hier, un couple a été intercepté avec son poupon alors qu’il tentait d’entrer au pays par le chemin Roxham, à Hemmingford. Même si la température était plutôt clémente pour cette période de l’année, les parents ne semblaient pas être habillés pour affronter l’hiver québécois. Installé dans sa coquille recouverte d’une mince couverture, le bébé vêtu d’un sim- ple pyjama a poussé quelques cris lorsqu’il a été éloigné brièvement de sa maman. Seuls deux petits pieds agités étaient découverts au bout de son siège.
Les quelques sacs que trimbalaient les parents représentaient leur vie entière. Ils ont tout laissé derrière pour refaire leur vie au Canada. Les agents ont menotté uniquement le père, avant d’emmener la petite famille au chaud pour l’interroger.
452 DEMANDES
Des séquences déchirantes comme celle-ci, les gendarmes en voient des dizaines chaque jour. Le phénomène existe depuis de nombreuses années, mais les autorités constatent actuellement une augmentation fulgurante par rapport à l’année dernière. Rien qu’au mois de janvier, l’agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a reçu 452 demandes d’asile pour le Québec, contre 137 pour 2016.
LIBRES RAPIDEMENT
La grande majorité d’entre eux sont interceptés par la GRC dans un endroit non contrôlé, comme le chemin Roxham, qui représente l’un des points les plus chauds au pays.
Ils sont automatiquement arrêtés et des vérifications sont faites. S’ils ne représentent pas de menace, ils peuvent formuler une demande d’asile et ils sont immédiatement libérés.
«Ils vont généralement dans des cen- tres comme le YMCA ou la Croix-rouge, a indiqué Dominique Fillion, agente d’exécution de la loi à L’ASFC. Sinon, il y en a certains qui viennent rejoindre des amis ou de la famille.»
Le problème, a indiqué un contact policier qui a requis l’anonymat, c’est que les failles dans le système font en sorte que les réfugiés préfèrent traverser illégalement la frontière puisque c’est la solution la plus rapide.
«En quelques heures, ils sont libres», a ajouté ce contact.
Selon l’analyste en renseignement criminel Kyle Archambault, la grande médiatisation de l’existence de certains chemins contribue grandement à l’augmentation du nombre de réfugiés illégaux au Québec.