La gratuité des services de garde réclamée
Des voix s’élèvent pour réclamer la gratuité des services de garde, mais Québec rejette ce scénario du revers de la main.
La Commission sur l’éducation à la petite enfance réclame la gratuité des services de garde au même titre que l’école, puisque leur mission éducative y est aussi importante, peut-on lire dans son rapport final rendu public hier.
Après avoir mené des consultations aux quatre coins du Québec, la Commission plaide pour la gratuité des services de garde pour tous les enfants de 0 à 4 ans.
«Offrir l’égalité des chances grâce à une éducation de qualité dès le plus jeune âge est une priorité que le Québec devrait avoir comme société pour tous ses enfants, peu importe la situation économique de leurs parents», ont affirmé le président de la Commission, André Lebon, et les commissaires, Martine Desjardins et Pierre Landry, dans un communiqué rendu public hier.
De nombreuses études montrent que les services de garde de qualité sont rentables économiquement et socialement, et le Québec «a les moyens d’offrir cet avantage à ses enfants», peut-on lire dans le rapport.
SCÉNARIO REJETÉ
Mais le ministre de l’éducation et de la Famille, Sébastien Proulx, a rapidement fermé la porte à cette proposition.
«On n’est pas dans la gratuité de nos services de garde», a-t-il affirmé. La contribution des parents, qui est modulée en fonction du revenu familial depuis avril 2015, permet de financer près de 25 % des coûts des services de garde subventionnés par Québec, soit environ 500 millions $ annuellement.
Le ministre Proulx a par ailleurs indiqué qu’il voulait améliorer la qualité des services de garde tout en ajoutant qu’il voulait «travailler surtout à l’arrimage entre les services de garde et l’école».
REGROUPEMENT
La Commission plaide également pour une «vision éducative des services de garde» et propose de regrouper les services de garde et le réseau scolaire sous la responsabilité d’un même ministère qui chapeauterait les services offerts aux enfants de 0 à 16 ans.
D’autre part, la qualité des services de garde devrait être rehaussée pour s’assurer qu’ils remplissent leur mission éducative, selon la Commission. Tout le personnel devrait détenir une formation collégiale, et une évaluation de la qualité des services devrait être faite tous les deux ans.
La Commission suggère par ailleurs que le déploiement des groupes de maternelle 4 ans à temps plein en milieu défavorisé se fasse en complémentarité avec le réseau des services éducatifs. Plus du tiers (36 %) des enfants québécois ne fréquentent pas de services de garde éducatifs.