Des élèves doivent payer en argent scolaire pour aller à la toilette
SPÉCIAUX DU LUNDI 27 FÉVRIER AU JEUDI 2 MARS 2017
SEPT-ÎLES | Une enseignante de troisième année considère qu’aller à la toilette pendant les heures de classe est un privilège et a demandé à des élèves de lui remettre de l’argent scolaire pour y aller, ce que dénoncent des parents.
Pierre Thomas a été choqué lorsque sa fille lui a rapporté qu’elle a dû remettre un coupon de privilège à son enseignante de 3e année pour quitter la classe afin de se rendre à la toilette. L’argent scolaire est donné aux élèves pour les récompenser.
«Mon enfant va perdre des privilèges en raison d’une envie pressante. Il y a peut-être des abus, mais ce n’est pas une bonne façon de les gérer», affirme Pierre Thomas.
Un dérapage
La directrice de l’école Jacques-cartier de Sept-îles, Marie-ève Murray avoue qu’il y a eu un dérapage de la part de l’enseignante. «L’argent scolaire a été mal utilisé dans cette situation, mais pas de façon malveillante. Cet argent doit servir comme renforça-teur positif. Pas pour acheter le droit d’assouvir des besoins essentiels», a-t-elle dit.
Le directeur de la Commission scolaire du Fer, Lucien Maltais, ajoute que les professeurs doivent parfois gérer des demandes abusives des élèves qui ne vont pas à la toilette lors des récréations pour pouvoir y aller pendant les heures de classe.
«Les professeurs ne peuvent pas dire oui à chaque demande», dit-il.
L’utilisation d’argent scolaire est une pratique courante dans les écoles au Québec.
Elle permet des apprentissages en mathématiques et en économie. Les jeunes reçoivent des coupons lorsqu’ils remettent des devoirs bien faits, par exemple.
L’argent peut servir à prolonger une récréation ou à obtenir une période de visionnement d’un film.
Valeur de l’argent
«L’argent scolaire est utilisé par les enseignants pour motiver les jeunes. Ils apprennent, entre autres, la valeur du nombre et celle de l’argent. Je comprends que des parents aient des questions et des inquiétudes.»
La directrice Marie-ève Murray a invité son enseignante de 3e année à contacter les parents.