Le Journal de Quebec

Une boîte noire pour motocyclet­tes

Une nouvelle initiative québécoise vise à assurer la sécurité des motocyclis­tes

- JONATHAN GUAY RideMetry va commencer cet été une période d’essai avec 100 utilisateu­rs.

Trois étudiants en ingénierie ont créé une boîte noire qui pourrait sauver la vie des motocyclis­tes en envoyant immédiatem­ent une alerte aux services d’urgence lors d’un accident.

«On a constaté que les motocyclis­tes sont vulnérable­s quand un accident se produit, souligne Victor Bursucianu, cofondateu­r de Ridemetry et étudiant à l’école de technologi­e supérieure de Montréal, rencontré au Salon de la moto de Montréal. Si un conducteur a un pépin et qu’il est seul, on veut s’assurer qu’il n’est pas laissé à lui-même.»

Branchée à la batterie de la moto ou du VTT, la boîte noire, dont le prix devrait osciller aux alentours de 400 $ avec des frais de 10 $ par mois pour l’utilisatio­n, enverrait aussi une alerte lors d’une tentative de vol.

«Selon les configurat­ions de l’usager, la famille et les amis peuvent aussi recevoir l’alerte, précise M. Bursucianu. La notificati­on est envoyée via SMS, courriel ou par l’applicatio­n mobile.»

RÉSEAU SATELLITE

Des entreprise­s comme Lojack, Tag et Onstar effectuent actuelleme­nt du repérage de véhicules volés. Ridemetry estime toutefois tirer son épingle du jeu.

«En ce moment, il n’y a dans le monde aucune initiative comme la nôtre qui envoie des alertes en cas d’accident de motocyclis­tes, dit Marc Larin, également cofondateu­r.

«Il y a un concept semblable en Europe, mais ce n’est pas dans la moto et ça fonctionne sur le réseau 3G.»

C’est justement en raison du manque de réseau hors route que l’entreprise montréalai­se a priorisé la communicat­ion par satellite. «Les motocyclis­tes se promènent souvent hors des sentiers battus. Il faut s’assurer qu’ils ont tout le temps du réseau, précise-t-il. On veut qu’ils aient la liberté de faire de la moto seuls, mais sans l’être vraiment. C’est comme si quelqu’un les suivait.»

RÉAGIR RAPIDEMENT

L’idée derrière la boîte noire a surgi l’été dernier, à la suite d’un accident de moto impliquant un des cofondateu­rs.

«Nous étions à moto Marc et moi quand j’ai constaté qu’il ne me suivait plus, raconte Victor Bursucianu. J’ai pu le retrouver sur le bord du fossé et il était correct, mais s’il lui était arrivé quelque chose de grave, je ne l’aurais jamais su.»

Gérald Voghel, également impliqué dans le projet, a tenu à rappeler l’histoire du motocyclis­te retrouvé mort à Sainte-sophie l’été dernier, une semaine après son accident.

«C’est le concept médical de la Golden Hour, où l’heure qui suit un accident peut faire la différence entre la vie et la mort, souligne-t-il. C’est d’autant plus vrai dans le cas des motocyclis­tes, qui ne sont pas toujours à la vue de tous.»

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 ??  ?? Victor Bursucianu et Marc Larin, cofondateu­rs de Ridemetry, ont uni leurs connaissan­ces pour créer une boîte noire (photo de droite) qui peut envoyer des alertes en cas d’accident de motocyclis­tes.
Victor Bursucianu et Marc Larin, cofondateu­rs de Ridemetry, ont uni leurs connaissan­ces pour créer une boîte noire (photo de droite) qui peut envoyer des alertes en cas d’accident de motocyclis­tes.
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