Une boîte noire pour motocyclettes
Une nouvelle initiative québécoise vise à assurer la sécurité des motocyclistes
Trois étudiants en ingénierie ont créé une boîte noire qui pourrait sauver la vie des motocyclistes en envoyant immédiatement une alerte aux services d’urgence lors d’un accident.
«On a constaté que les motocyclistes sont vulnérables quand un accident se produit, souligne Victor Bursucianu, cofondateur de Ridemetry et étudiant à l’école de technologie supérieure de Montréal, rencontré au Salon de la moto de Montréal. Si un conducteur a un pépin et qu’il est seul, on veut s’assurer qu’il n’est pas laissé à lui-même.»
Branchée à la batterie de la moto ou du VTT, la boîte noire, dont le prix devrait osciller aux alentours de 400 $ avec des frais de 10 $ par mois pour l’utilisation, enverrait aussi une alerte lors d’une tentative de vol.
«Selon les configurations de l’usager, la famille et les amis peuvent aussi recevoir l’alerte, précise M. Bursucianu. La notification est envoyée via SMS, courriel ou par l’application mobile.»
RÉSEAU SATELLITE
Des entreprises comme Lojack, Tag et Onstar effectuent actuellement du repérage de véhicules volés. Ridemetry estime toutefois tirer son épingle du jeu.
«En ce moment, il n’y a dans le monde aucune initiative comme la nôtre qui envoie des alertes en cas d’accident de motocyclistes, dit Marc Larin, également cofondateur.
«Il y a un concept semblable en Europe, mais ce n’est pas dans la moto et ça fonctionne sur le réseau 3G.»
C’est justement en raison du manque de réseau hors route que l’entreprise montréalaise a priorisé la communication par satellite. «Les motocyclistes se promènent souvent hors des sentiers battus. Il faut s’assurer qu’ils ont tout le temps du réseau, précise-t-il. On veut qu’ils aient la liberté de faire de la moto seuls, mais sans l’être vraiment. C’est comme si quelqu’un les suivait.»
RÉAGIR RAPIDEMENT
L’idée derrière la boîte noire a surgi l’été dernier, à la suite d’un accident de moto impliquant un des cofondateurs.
«Nous étions à moto Marc et moi quand j’ai constaté qu’il ne me suivait plus, raconte Victor Bursucianu. J’ai pu le retrouver sur le bord du fossé et il était correct, mais s’il lui était arrivé quelque chose de grave, je ne l’aurais jamais su.»
Gérald Voghel, également impliqué dans le projet, a tenu à rappeler l’histoire du motocycliste retrouvé mort à Sainte-sophie l’été dernier, une semaine après son accident.
«C’est le concept médical de la Golden Hour, où l’heure qui suit un accident peut faire la différence entre la vie et la mort, souligne-t-il. C’est d’autant plus vrai dans le cas des motocyclistes, qui ne sont pas toujours à la vue de tous.»