Le Pen fustige les médias
Elle accuse la presse de faire campagne pour son rival Emmanuel Macron
PARIS | (AFP) Candidate de l’extrême droite à la présidentielle française d’avrilmai, Marine Le Pen a pilonné hier les médias, accusés de mener une «campagne hystérique» en faveur de son adversaire centriste Emmanuel Macron, qui la talonne désormais dans les sondages.
«Je veux dire aux Français d’être extrêmement attentifs à ne pas se faire voler ces élections», a lancé la présidente du Front national devant 3500 personnes, selon ses équipes, lors d’un rassemblement à Nantes.
«Dans cette élection, les médias ont choisi leur camp, ils font campagne de manière hystérique pour leur poulain», l’ex-ministre de l’économie Emmanuel Macron, a accusé Marine Le Pen, avec des accents rappelant les attaques du président américain Donald Trump contre les journalistes.
«Ils se parent de morale, prétendent en rester à l’analyse des faits [...] et puis ils pleurnichent d’avoir perdu la confiance du peuple qui se tourne – et c’est légitime – vers internet pour s’informer», a martelé Mme Le Pen.
Elle s’en est notamment prise à l’homme d’affaires Pierre Bergé, personnalité de gauche et l’un des propriétaires du journal Le Monde, qui met selon elle «son journal entièrement au service de M. Macron et en fait une arme de guerre contre la candidature du peuple que j’incarne».
« COMPLOT »
Dans un éditorial, samedi, Le Monde relevait que les partisans de Marine Le Pen voyaient un «vaste complot du “système” politique, judiciaire et médiatique» contre leur candidate. «Elle-même ne se prive pas de jouer sur cette corde pour mieux se poser en victime», soulignait le journal.
Sans épargner son adversaire de droite François Fillon, empêtré dans des soupçons d’emplois fictifs, Marine Le Pen a réservé ses flèches les plus acérées à Emmanuel Macron.
Selon deux études publiées hier, le candidat de 39 ans talonne désormais, avec 25 % des intentions de vote, la responsable d’extrême droite, toujours favorite du premier tour avec 27 %. M. Fillon arrive en troisième position avec 19 % ou 20 % des intentions de vote.
« AUTOROUTE MIGRATOIRE »
Jugeant que «les Français n’en peuvent plus de l’immigration massive», Marine Le Pen a vertement critiqué Emmanuel Macron, «allé en Allemagne récemment pour dire toute l’admiration qu’il avait pour l’accueil de 1,5 million de migrants outre-rhin».
Pour elle, M. Macron, candidat des «puissances d’argent», «devient la possibilité pour le système de se survivre, de survivre» et voudrait installer une «autoroute migratoire» entre Alger et Paris.
«On est chez nous!» ont longuement scandé en retour les militants présents.