Le Journal de Quebec

Gérer des milliards les deux pieds sur le « pouf »

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La Caisse de dépôt a fait un rendement de 7,6 % l’an dernier, mais ce n’est pas ce dont je veux vous parler. Je veux vous parler de Steve Edmundson, un gestionnai­re qui pourrait inspirer la Caisse si elle souhaite réduire ses frais… et travailler moins fort!

L’EXEMPLE DU NEVADA

Steve Edmundson gère le fonds de pension des employés de l’état du Nevada. Ce n’est pas la Caisse de dépôt avec ses quelque 270 milliards d’actifs, mais à lui seul, il gère tout de même l’équivalent de 45 milliards de dollars canadiens. Il n’a pas de collègues, ne perd pas son temps dans des meetings et apporte son lunch pour dîner.

Et surtout, il bat la plupart des fonds de pension publics qui emploient une armée de gestionnai­res, dont celui de la Californie. Et pas seulement sur un an. Sur 3, 5 et 10 ans. Sa stratégie: ne rien faire, ou presque. Il investit les actions et les obligation­s de ses fonds dans des fonds passifs indiciels, qui se contentent de répliquer un indice boursier et qui coûtent un minimum de frais de gestion. Steve Edmundson rentre à 8 h, quitte à 17 h et dort très bien la nuit.

C’est tiré d’un article de Timothy W. Martin du Wall Street Journal publié il y a quelques mois. On y apprenait aussi que cette stratégie commence à inspirer un tas de fonds de pension publics aux États-unis, qui veulent réduire leurs coûts.

Je ne dis pas que la Caisse doit gérer tous nos avoirs de cette façon. De toute façon, elle ne pourrait pas. La Caisse a beaucoup de contrainte­s en raison des stratégies et objectifs particulie­rs de ses différents déposants. Difficile aussi de comparer les rendements de la Caisse avec ceux des indices boursiers, puisque son choix de répartitio­n d’actifs fait qu’elle n’investit pas uniquement dans les actions ou les obligation­s.

FONDS INDICIELS

Notons aussi qu’un débat fait rage sur la gestion passive versus la gestion active, où plusieurs croient que les gestionnai­res actifs, à long terme, demeurent plus efficaces.

Mais quand même. Le phénomène est en croissance. Toujours selon le Wall Street Journal, les fonds de pension publics aux États-unis avaient 60 % de leurs actions dans des fonds indiciels en 2015, comparativ­ement à 38 % en 2012. Même chose du côté des fondations, chez qui la part de fonds indiciels est passée de 40 % à 63 % sur la même période. De quoi donner des idées à la Caisse…

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