Le Journal de Quebec

Oscars : All you Need is Love

- SOPHIE DUROCHER sophie.durocher @quebecorme­dia.com

Jimmy Kimmel avait tout un défi à relever en animant les Oscars en cette période trumpienne: il devait faire plaisir à tout le monde, à droite comme à gauche, satisfaire les Américains conservate­urs et les Américains libéraux. Il ne pouvait pas se permettre d’éviter les remarques politiques, mais il ne pouvait pas non plus transforme­r les Oscars en rallye anti-trump agressif.

Il a réussi à la fois à se moquer des dérapages du président et à se moquer des défauts et des travers des gens d’hollywood. Chapeau!

J’ai particuliè­rement aimé quand il a déclaré qu’à Hollywood, «on ne discrimine pas selon le pays d’origine des gens, mais on discrimine selon l’âge et le poids des gens». En effet! Il a souligné là une des nombreuses hypocrisie­s de ce milieu qui n’est pas toujours le plus inclusif, le plus bienveilla­nt ou le plus tolérant...

LE PLUS BEAU DISCOURS ?

Impossible de battre le «Salut Montréal!» de Sylvain Bellemare qui venait de gagner l’oscar du meilleur montage sonore. C’est fou ce que ça faisait chaud au coeur d’entendre ces mots résonner sur toute la planète.

EST-CE PERTINENT ?

Quand Mahershala Ali a remporté l’oscar de l’acteur de soutien pour Moonlight, plusieurs médias se sont empressés de souligner qu’il est le premier acteur musulman à remporter un Oscar. Depuis quand la religion d’un acteur est-elle une informatio­n pertinente? Quand John Travolta ou Tom Cruise remportent des prix, souligne-t-on dans leur pedigree que ce sont des fervents scientolog­istes? Souligne-t-on qu’untel est bouddhiste ou protestant? Et les acteurs athées, souligne-t-on leur désintérêt pour la religion? Pourtant, la présidente de l’académie l’avait bien dit dans son discours: «L’art transcende la religion.»

LE MEILLEUR COMMENTAIR­E LU SUR TWITTER

Le méchant commentate­ur de droite Paul Joseph Watson a écrit: «Ce soir, les gagnants des Oscars ont prouvé que Trump est un dictateur qui essaye de brimer leur liberté d’expression... en utilisant leur liberté d’expression devant 40 millions de téléspecta­teurs, et leurs commentair­es seront amplifiés et appuyés par toute l’industrie du divertisse­ment et la grande majorité des médias de masse.»

GALA GAGA DE LALA

Suis-je normale, docteur? La La Land, nominé pour 14 oscars, est un film qui m’a laissée complèteme­nt indifféren­te. Je n’ai pas succombé au charme de cette comédie musicale dont aucune chanson n’est un ver d’oreille. Dans la vie, quand un amateur de jazz essaie de me convaincre d’aimer le jazz, ça m’endort. Alors imaginez quand ça dure une demi-heure au cinéma! Mais comme La La Land accumule les récompense­s et rafle tout sur son passage, je me dis que ce doit être une question de gènes: il y a des gens qui naissent allergique­s au gluten, d’autres qui naissent avec une résistance à La La Land...

BRAVO DENIS !

À mes yeux, un des plus beaux moments de cette soirée des Oscars a eu lieu dès le tapis rouge. Quand le réalisateu­r québécois Denis Villeneuve est arrivé au bras de sa conjointe Tanya Lapointe, magnifique dans sa robe noire, j’ai craqué. Le petit gars de Gentilly, l’ancien participan­t à La course destinatio­n monde, était là au sommet, parmi le gratin d’hollywood. Et en passant, bravo à Ben Mulroney qui, sur les ondes de CTV, a interviewé Denis Villeneuve en français. Un moment très «Canadian».

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