Le Journal de Quebec

Très dur, le russe

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Les joueurs québécois qui y sont allés vous le diront: ce qu’il y a de plus difficile en Russie… c’est le russe. «Je n’avais aucune base, précise Francis Paré. J’ai eu la chance d’avoir un des meilleurs coéquipier­s, un Finlandais, Oskar Osala. Il me traduisait pas mal tous les menus quand on voulait commander quelque chose au restaurant.» Au fil des mois, Paré s’est amélioré. Au restaurant, il est devenu expert dans l’art de commander le poulet accompagné de frites et de légumes. «C’est ma spécialité!» rigole-t-il. Commander son repas au restaurant est une chose. Comprendre les instructio­ns de son entraîneur en chef à l’entraîneme­nt en est une autre. Car oui, dans la plupart des équipes de la KHL, les entraîneme­nts se déroulent dans la langue du pays.

«On s’adapte, dit Maxime Talbot. Maintenant, je peux comprendre les positions au tableau. Je suis aussi capable de dire certains mots de base, comme “oui”, “bonjour” ou “s’il vous plaît”.»

«Il arrive aussi que l’entraîneur répète certains passages en anglais», ajoute l’attaquant.

UN ENTRAÎNEME­NT À 1 H DU MATIN

Le territoire couvert par la KHL est immense. Près de 8000 kilomètres séparent Zagreb, en Croatie, de Kunlun, la récente recrue du circuit basée en Chine.

Malgré cela, pour les équipes situées non loin de Moscou, la majorité des voyages ressemblen­t à ceux qu’ils faisaient dans la Ligue nationale. Les vols durent environ quatre heures, sauf lorsque les clubs se déplacent complèteme­nt à l’est, où se trouvent Amur, Vladivosto­k et Kunlun. On parle alors de 10 heures d’avion.

Afin de contrer l’effet du décalage horaire, les joueurs du Lokomotiv ne chan-

gent pas l’heure sur leur montre pendant les séquences à l’étranger. Talbot se rappelle s’être retrouvé sur la glace à 1 h du matin pour un entraîneme­nt.

«Comme notre corps est à l’heure de Moscou, on ne le sent pas», reconnaît l’ancien des Penguins de Pittsburgh.

des vols commerciau­x

Les joueurs du Medvescak de Zagreb doivent pour leur part composer avec de plus longs voyages. L’équipe ne roule pas sur l’or, et la majorité de ses déplacemen­ts se font dans des vols commerciau­x.

«C’était très long et très dur», relate Yann Sauvé.

«On partait une journée avant les autres équipes et on revenait une journée plus tard. Ç’a été vraiment difficile, déjà que, même dans les autres formations, on fait beaucoup de kilomètres», ajoute Paré.

Ce dernier souligne toutefois le profession­nalisme de plusieurs organisati­ons du circuit, bien au fait des impacts que peuvent avoir ces longues heures en avion sur le corps des athlètes.

«On joue très rarement deux matchs en deux soirs, alors on a le temps de récupérer, explique-t-il. En plus, la plupart des équipes en Russie vont bien prendre soin de l’alimentati­on de leurs joueurs. Elles sont très profession­nelles.»

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