« Attendez-vous à une méchante révolte ! »
Le maire Labeaume prédit une « méchante révolte » de la population
Ulcéré par l’annonce du déclenchement d’une grève générale des chauffeurs du Réseau de transport de la Capitale (RTC) le 13 mars, Régis Labeaume prédit une «révolte» de la population.
«On est stupéfaits. Rien ne laissait supposer ça. On ne trouve pas un élément sur la table qui justifie cette réaction-là», a laissé tomber le maire de Québec en mêlée de presse, hier. Il soupçonne même que le syndicat local est utilisé par les instances nationales. «Je pense que le syndicat local a des directives d’en haut», a-t-il avancé.
L’avis de grève pour le 13 mars à 4 h du matin a été transmis à la partie patronale et au Tribunal administratif du travail hier matin. «Le RTC prend connaissance de l’avis et l’analysera dans les prochaines heures», a brièvement réagi la société de transport par communiqué.
Le syndicat a réservé ses commentaires pour une conférence de presse qui se tiendra ce matin.
« NE FAITES PAS ÇA »
Le maire Labeaume donne un conseil aux chauffeurs: «Ne faites pas ça. Il n’y a aucune raison.» Il menace de détailler publiquement leurs conditions de travail. «Attendez-vous à une méchante révolte de la population. Les gens vont être révoltés si ces gens-là vont en grève.»
Il rappelle que les autres syndicats municipaux ont négocié et signé des conventions sur la base des nouvelles lois adoptées au cours des derniers mois, notamment sur le partage des dé- ficits des régimes de retraite. «Et tout d’un coup, vous avez le syndicat des chauffeurs qui dit non.»
Le maire pense qu’il n’est pas anodin que l’avis de grève survienne le premier du mois, alors que les usagers se sont déjà procuré leur laissez-passer mensuel qu’ils auront payé pour rien en cas de grève. «Ça doit faire partie de la stratégie.»
SERVICE ESSENTIEL
Il croit que les chauffeurs d’autobus ne devraient pas avoir le droit de déclencher une grève générale, car il s’agit selon lui d’un service essentiel. «Ceux qui écopent, ce sont surtout les gens les plus démunis qui n’ont pas les moyens de se véhiculer.»
Par ailleurs, les syndiqués et la partie patronale devront s’entendre sur les services essentiels à assurer pendant la grève.