L’opposition exige l’intervention de Régis Labeaume
Avis juridique en main, Démocratie Québec soutient que le maire Labeaume a le pouvoir d’agir dans le dossier d’anacolor, contrairement à ce qu’il prétend depuis belle lurette.
Anne Guérette et Paul Shoiry ont convoqué la presse, hier, pour dévoiler les conclusions de Me Pierre Laurin, du cabinet Tremblay Bois Mignault Lemay, «un des meilleurs bureaux d’avocats en droit municipal», a insisté M. Shoiry.
L’avocat soutient que la Ville de Québec «aurait l’intérêt juridique requis pour déposer une demande en injonction» afin de faire cesser les épisodes d’odeurs de l’usine de peinture qui incommodent les citoyens de Cap-Rouge, «à condition, bien entendu, d’avoir en main les preuves requises».
Le maire de Québec, Régis Labeaume, a maintes fois affirmé que la Ville n’avait pas le pouvoir de faire appliquer la Loi sur la qualité de l’environnement sur son territoire. Cela relève du gouvernement provincial, fait-il valoir systématiquement.
«Nous, on est allés chercher un avis juridique qui affirme le contraire», martèle Anne Guérette, qui juge maintenant que le maire n’a plus aucune raison valable de «lancer la balle» au provincial.
SUSPENSION DES CONTRATS
La chef de l’opposition demande aussi à la Ville de suspendre «tous les contrats qu’elle pourrait avoir de façon directe ou indirecte» avec Anacolor.
«On trouve ça déplorable que la Ville de Québec ne prenne pas action plus fermement pour protéger la sécurité des enfants et des citoyens de ce secteur-là. Les gens ont peur, les parents s’inquiètent pour vrai. Ce n’est pas un endroit pour une usine de ce genre-là. C’est un quartier résidentiel avec une école!» s’est-elle insurgée.
LABEAUME PERSISTE ET SIGNE
«La capacité de la Ville, c’est un tirepois», a rétorqué le maire Labeaume, évoquant de possibles amendes de quelques milliers de dollars tout au plus. «Ça ne sert absolument à rien. On va laisser le ministre [David Heurtel] agir. C’est lui qui a le pouvoir. L’entente qu’on a avec lui, c’est que le problème va se régler, je n’ai aucun doute [...] Oubliez l’intervention de la Ville», a-t-il martelé.
Le maire a écorché une fois de plus le propriétaire de l’entreprise. «Il se comporte très mal. Tu ne peux plus gérer une entreprise comme ça aujourd’hui; tu ne peux plus faire abstraction de tes voisins.»