Les poêles à bois polluants sur la sellette
Québec devrait imiter Montréal et interdire le chauffage au bois avec des appareils polluants, croit l’association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique.
À Montréal, dès octobre 2018, il sera interdit d’utiliser un foyer ou un poêle à bois, sauf s’il répond à des normes environnementales strictes et est certifié EPA. La métropole interdit déjà l’utilisation en cas de smog, sauf s’il y a une panne électrique de plus de trois heures.
Réglementation « Sévère »
Québec devrait faire de même, estime André Bélisle, président de l’association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA).
«Est-ce que Québec devrait avoir une réglementation aussi sévère que Montréal? Oui. Mais il faut quand même respecter le droit des gens. On ne peut pas interdire l’utilisation d’un système de chauffage d’appoint. Mais on doit interdire l’utilisation de certains types d’appareils et la combustion de n’importe quelles matières. Lors des épisodes de smog, il faut l’interdire complètement.» M. Bélisle souligne qu’il faudrait aussi se donner les moyens de respecter cette réglementation en mettant des inspecteurs sur le terrain.
Le maire de Québec, Régis Labeaume, n’est pas très chaud à l’idée. Les épisodes de smog sont plutôt rares à Québec, dit-il. Il explique que la question s’est posée à quelques reprises, mais que chaque fois on en venait à la conclusion qu’une telle réglementation ne serait pas utile. «On n’a pas les conditions réunies pour ça.»
programme Changez D’AIR
Les anciens appareils de chauffage au bois émettent dans l’atmosphère 70 % plus de particules fines qui contribuent au smog et au réchauffement climatique, et sont nuisibles à la santé.
La Ville de Québec a participé en 20122013 au programme Changez d’air subventionné par le gouvernement provincial et administré par L’AQLPA qui offrait un incitatif financier de 600 $ aux citoyens qui voulaient se débarrasser de leur ancien poêle et le remplacer par un modèle moins polluant.
L’AQLPA relancera son programme sous peu, cette fois sans la participation du gouvernement. L’incitatif sera donc moins élevé, à 300$. Elle a bon espoir que la Ville de Québec participera de nouveau.
Officiellement, explique la porte-parole de la Ville, Mireille Plamondon, la décision n’est pas encore prise. «On évalue actuellement la possibilité de prendre part au programme.»