Le Journal de Quebec

Les poêles à bois polluants sur la sellette

- STÉPHANIE MARTIN

Québec devrait imiter Montréal et interdire le chauffage au bois avec des appareils polluants, croit l’associatio­n québécoise de lutte contre la pollution atmosphéri­que.

À Montréal, dès octobre 2018, il sera interdit d’utiliser un foyer ou un poêle à bois, sauf s’il répond à des normes environnem­entales strictes et est certifié EPA. La métropole interdit déjà l’utilisatio­n en cas de smog, sauf s’il y a une panne électrique de plus de trois heures.

Réglementa­tion « Sévère »

Québec devrait faire de même, estime André Bélisle, président de l’associatio­n québécoise de lutte contre la pollution atmosphéri­que (AQLPA).

«Est-ce que Québec devrait avoir une réglementa­tion aussi sévère que Montréal? Oui. Mais il faut quand même respecter le droit des gens. On ne peut pas interdire l’utilisatio­n d’un système de chauffage d’appoint. Mais on doit interdire l’utilisatio­n de certains types d’appareils et la combustion de n’importe quelles matières. Lors des épisodes de smog, il faut l’interdire complèteme­nt.» M. Bélisle souligne qu’il faudrait aussi se donner les moyens de respecter cette réglementa­tion en mettant des inspecteur­s sur le terrain.

Le maire de Québec, Régis Labeaume, n’est pas très chaud à l’idée. Les épisodes de smog sont plutôt rares à Québec, dit-il. Il explique que la question s’est posée à quelques reprises, mais que chaque fois on en venait à la conclusion qu’une telle réglementa­tion ne serait pas utile. «On n’a pas les conditions réunies pour ça.»

programme Changez D’AIR

Les anciens appareils de chauffage au bois émettent dans l’atmosphère 70 % plus de particules fines qui contribuen­t au smog et au réchauffem­ent climatique, et sont nuisibles à la santé.

La Ville de Québec a participé en 20122013 au programme Changez d’air subvention­né par le gouverneme­nt provincial et administré par L’AQLPA qui offrait un incitatif financier de 600 $ aux citoyens qui voulaient se débarrasse­r de leur ancien poêle et le remplacer par un modèle moins polluant.

L’AQLPA relancera son programme sous peu, cette fois sans la participat­ion du gouverneme­nt. L’incitatif sera donc moins élevé, à 300$. Elle a bon espoir que la Ville de Québec participer­a de nouveau.

Officielle­ment, explique la porte-parole de la Ville, Mireille Plamondon, la décision n’est pas encore prise. «On évalue actuelleme­nt la possibilit­é de prendre part au programme.»

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Régis Labeaume Maire

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