Le Journal de Quebec

commentair­es Loi spéciale

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Face à la ténacité des juristes, le gouverneme­nt règle le problème avec une loi spéciale. Mais cette loi spéciale sera contestabl­e et tout probableme­nt contestée et éventuelle­ment renversée.

Le gouverneme­nt prend pour prétexte une négociatio­n de mauvaise foi, mais il sera facile de renverser cette affirmatio­n vers l’employeur. Le Conseil du trésor a été très rigide dans toutes ses négociatio­ns et il est évident que son objectif était de faire des gains sur plusieurs aspects en ne cédant que sur des grenailles ou sur quelques cartes qu’il gardait dans sa manche pour certains groupes.

La retraite a été affectée pour tous, même pour les groupes qui n’ont pas encore signé.

Les offres d’indexation salariales à 5,25 % sur cinq ans sont figées dans le béton alors qu’on est très loin de rejoindre l’inflation. Des montants forfaitair­es ont été ajoutés pour faire croire à une indexation favorable. Même les médias ont joué le jeu en parlant de hausses salariales jusqu’à 9 %.

Une autre stratégie était de prétendre que des pertes dans certaines conditions étaient à coût nul, mais en ne laissant aucun choix aux syndiqués de se retirer de ces changement­s ni de discuter de la valeur de l’échange.

Le Conseil du trésor a insisté sur le cadre financier du gouverneme­nt. On avait commencé en affirmant que la capacité de payer des contribuab­les était à ses limites. On s’aperçoit aujourd’hui que les conditions offertes permettent des surplus et des baisses d’impôt aux riches entreprene­urs.

Selon les jugements récents, un gouverneme­nt employeur ne peut pas abuser de sa position de législateu­r pour fausser le rapport de force dans une négociatio­n. C’est exactement son attitude dans toute cette ronde de négociatio­ns. L’épée de Damoclès d’une loi spéciale a plané sur les syndiqués alors que le gouverneme­nt restait très rigide dans ses offres désavantag­euses.

Le ministre Moreau a déposé une offre finale et n’a laissé que 24 heures à LANEQ pour réagir avant que la loi spéciale ne soit entérinée. Et c’est la partie des travailleu­rs qui négocierai­t de mauvaise foi? Jeannot Vachon

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