L'équipe de Trump lorgne le bas de laine des Québécois
Un conseiller du président a rencontré le patron de la Caisse de dépôt
Un proche conseiller du président Donald Trump est venu au Québec courtiser la Caisse de dépôt et placement pour qu’elle investisse dans des projets d’infrastructure aux États-unis.
«Je me fous d’où vient l’argent, car plus il y en a, plus qu’on pourra réaliser [de projets]», lance Dan Slane, un membre de l’équipe de transition de l’administration Trump, chargé de conseiller le nouveau président sur l’infrastructure.
L’homme d’affaires américain était à Montréal, hier, pour participer au Forum mondial sur le leadership en infrastructure, qui se déroule actuellement dans la métropole. Il en a profité pour avoir un tête-à-tête avec le président de la Caisse, Michael Sabia.
Selon lui, le bas de laine des Québécois est le partenaire idéal pour aider son pays à rajeunir ses infrastructures, alors que le président a annoncé un plan de 1000 milliards $ pour rebâtir les États-unis.
Puis, il assure que les partenaires étrangers, comme la Caisse, n’ont pas à craindre le protectionnisme de Donald Trump, qui a promis d’acheter, et d’embaucher des Américains.
«Tant que le travail est fait par des Américains, on se fout de qui est le propriétaire», assure M. Slane, qui cumule 40 ans d’expérience dans l’immobilier et au sein de nombreux conseils d’administration. La Caisse pourrait aussi s’allier à des fonds de pension américains, justement pour contrer le sentiment protectionniste, dit-il.
HÔPITAUX ET AÉROPORTS
M. Slane ne manque pas d’idées pour la Caisse. Par exemple, il cite l’agence chargée des soins des vétérans aux États-Unis qui voudrait 20 nouveaux hôpitaux pour desservir sa clientèle. «[L'agence] n’a pas besoin d’être propriétaire des hôpitaux, seulement d’en assurer la gestion», ajoutant que la Caisse pourrait ainsi les construire et les louer.
Même chose dans les aéroports, où Dan Slane verrait bien des participations de 30 à 40 % de la part de régimes de retraite comme la Caisse, pour de nouvelles constructions. Il prône la création d’aéroports privés, comme celui d’heathrow à Londres, où la Caisse détient justement une participation de 13 %.
« TOUJOURS À L’AFFÛT »
Selon lui, le président de la Caisse de dépôt, Michael Sabia, s’est montré très ouvert à ce type de collaboration pendant leur rencontre. De son côté, la Caisse a refusé de commenter l’échange et se contente de dire par courriel qu’elle est toujours à l’affût d’occasions d’investissement aux États-unis, puisqu’il s’agit d’un marché prioritaire.