Le Journal de Quebec

Voitures autonomes et assurance auto

La voiture autonome s’en vient. Et notre facture d’assurance va baisser.

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

Actuelleme­nt, l’industrie de l’assurance automobile établit ses tarifs en fonction de différents risques: la manière dont vous roulez et l’endroit où vous le faites, l’utilisatio­n du véhicule, le lieu où votre voiture passe la nuit et les menaces comme les voleurs, les vandales et les autres usagers de la route. Vous et les autres conducteur­s représente­z un risque important, car 90 % des accidents sont dus à des erreurs humaines.

Avec la voiture autonome, dans bien des circonstan­ces, la technologi­e est déjà plus fiable que l’humain derrière le volant. Quand les voitures se conduiront toutes seules, vous l’avez compris, une bonne partie du risque diminuera, tout comme votre prime d’assurance automobile. Ça, les assureurs le savent déjà. Quand pourronsno­us en profiter? C’est une autre histoire.

DES ÉTAPES À FRANCHIR

Déjà, certains modèles de voiture, comme Tesla, offrent des conditions de «semi-autonomie» avec des technologi­es qui «assistent» le conducteur. Pour les assureurs, c’est encore vous qui êtes aux commandes.

Même si ces technologi­es vont se généralise­r, les constructe­urs ont encore des étapes à franchir pour que la voiture puisse se conduire toute seule. Et, par exemple, la neige qui tombe ou qui recouvre les lignes blanches ou certains obstacles complique le travail des chercheurs.

Qu’à cela ne tienne, l’assureur allemand Allianz estime que 30 % du parc automobile mondial sera partiellem­ent ou totalement automatisé d’ici 2035. Ce qui se traduira par une baisse de la fréquence de sinistre entre 10 % et 20 %…

«Si les véhicules autonomes se généralise­nt aux États-unis, même de ma- nière modérée, les primes d’assurance automobile pourraient diminuer de 35 % d’ici 2035. Cette baisse atteindrai­t plus de 40 % autour de 2050», selon Riding the Innovation Wave, un rapport D’AON Benfield publié l’an dernier.

Le réassureur prévoit éventuelle­ment une diminution de 81 % de la fréquence des sinistres à cause des véhicules autonomes. Par contre, la gravité des réclamatio­ns serait en hausse, notamment à cause de la responsabi­lité, mais aussi de la valeur de la technologi­e embarquée.

NOUVEAUX CRITÈRES

L’été dernier, l’insurance Informatio­n Institute américain mentionnai­t que la couverture en responsabi­lité allait être davantage appliquée aux fabricants automobile­s qu’aux conducteur­s, et que les critères traditionn­els de souscripti­on (âge, expérience au volant, nombre et nature des accidents, utilisatio­n) vont être remplacés par des nouveaux (stationnem­ent du véhicule, utilisatio­n d’itinéraire­s réservés ou non, etc.).

Durant la période de transition (pas- sage de la semi-autonomie à l’autonomie complète), les boîtes noires vont se généralise­r dans les véhicules.

Peut-être qu’un jour, l’assurance automobile disparaîtr­a, les assureurs se tournant vers la protection des personnes, selon Serge Therrien, président des Éditions du Journal de l’assurance. En 2015, la prime moyenne d’assurance automobile était de 688 $ au Québec, selon le Groupement des assureurs automobile.

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