Le Journal de Quebec

Fraudés par de fausses offres d'emploi

- MARIE-ÈVE DUMONT

Les fausses «offres d’emploi» transmises par texto ou par internet ont fait perdre au moins 5,3 millions de dollars aux Canadiens en 2016, en plus d’être la première source de plaintes pour fraude au pays.

Les victimes du stratagème reçoivent une offre par texto pour agir à titre de client-mystère afin d’évaluer l’expérience d’achat ou le service à la clientèle d’une entreprise. Ils reçoivent ensuite un chèque par la poste avec la marche à suivre pour se procurer des produits et doivent retourner une partie du montant via une entreprise de transfert de fonds.

«On dit à la personne qu’on l’a payée en trop ou on lui demande de retourner l’argent qui n’a pas servi à faire les achats. Le temps que le chèque rebondisse, la victime a déjà envoyé de son propre argent», explique Alexa Gendron-o'donnell, sous-commissair­e adjointe pour Innovation, Sciences et Développem­ent économique Canada, qui dévoilait hier les types de fraudes les plus observées l’an dernier au pays.

SOUTIRER DES INFORMATIO­NS

D’autres fausses offres d’emploi dans des domaines comme l’administra­tion ou les ressources humaines circulent également dans le but de soutirer des informatio­ns personnell­es telles que le numéro d’assurance sociale.

«Dans le cas de ces fraudes, il y a un véritable danger pour le vol d’identité», s’inquiète Mme Gendron-o'donnell.

Les Canadiens ont perdu pour 91 millions de dollars en 2016 en raison de fraudes, soit près de 30 millions de plus que l’an dernier. Les Canadiens âgés de 60 à 79 ans se seraient fait frauder à eux seuls, pour au moins 28 M$ en 2016. Mais selon Mm e Gendron-o’donnell, il ne s’agirait que de la pointe de l’iceberg puisque seulement 5 % des fraudes seraient rapportées aux autorités.

PAS SEULEMENT LES AÎNÉS

Par ailleurs, même si plusieurs fraudes ciblent les aînés, les plus jeunes peuvent eux aussi être visés par les arnaqueurs.

«Les fraudes en ligne sont en croissance. On peut penser que les milléniaux connaissen­t bien internet et sont plus vigilants, mais comme ils mettent beaucoup d’informatio­ns sur eux sur les réseaux sociaux, ils ne sont pas à l’abri», insiste Mme Gendron-o’donnell.

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