Le Journal de Quebec

À proscrire si vous n’aimez pas la reine

- Guy Fournier guy.fournier @quebecorme­dia.com

Je n'ai jamais vu une série de télé faire pareille unanimité. Quant à moi, c'est la première fois que je me tape d'affilée autant d'heures de télévision sans arriver à décrocher. The Crown, c’est l'ultime chefd'oeuvre télévisuel. Photograph­ie et costumes sont dignes du meilleur cinéma et scénario et dialogues dépassent tout ce qu'on a l'habitude de voir à la télévision.

Le scénariste britanniqu­e Peter Morgan connaît la reine Elizabeth sous toutes ses coutures, ce qui pourrait être un crime de lèse-majesté pour n’importe qui d’autre. Le film The Queen, son premier essai avec la reine, fut un coup de maître. En plus de rafler tous les honneurs du cinéma, il a valu à Helen Mirren l'oscar de la meilleure actrice en 2006.

Fort de son succès, Morgan a écrit The Audience pour le théâtre. Les audiences régulières de la reine avec son premier ministre constituen­t l'argument de la pièce. Encore une fois, Helen Mirren en a été la vedette. Encore une fois, elle a remporté les grands honneurs: l'olivier de la meilleure actrice à Londres et le Toni Award à New York.

LA REINE INSPIRERAI­T DONC !

La reine Elizabeth est sûrement très inspirante, car Claire Foy, qui l'incarne dans The Crown, a remporté le Golden Globe de la meilleure actrice, en plus du trophée de la Screen Actors Guild.

Malgré son jeu tout en subtilité et celui des autres acteurs, c'est à Peter Morgan que revient tout le mérite de The Crown. Si j'excepte le quatrième épisode qui s'attarde un peu trop sur le brouillard qui avait jeté Londres dans l'obscurité en décembre 1952, je n'ai jamais vu une série écrite avec autant d'intelligen­ce.

Les dix premiers épisodes vont du mariage d'elizabeth avec Philip jusqu'en 1955, avec de nombreux flash-backs dans les années antérieure­s. Même si la plupart des scènes relèvent en partie de la fiction, The Crown constitue presque un cours sur l'histoire moderne de la Grande-bretagne. La deuxième saison ira de la crise du canal de Suez en 1956 jusqu'à la démission du premier ministre Harold Macmillan.

LE FAMEUX SCANDALE PROFUMO

Si les téléspecta­teurs se souviennen­t encore des soupçons de relations troubles entre Donald Trump et Vladimir Poutine, ils se délecteron­t de l'affaire Profumo qui entraîna la démission de Macmillan. Ministre de la Guerre, John Profumo avait eu une aventure avec Christine Keeler, une call-girl de 19ans entretenan­t une relation secrète avec un attaché soviétique.

Peter Morgan a le don de mêler petite et grande histoire, chicanes de famille et intrigues politiques. On ne sait trop si c'est de la réalité ou de la fiction. Vaut mieux ne pas commencer à regarder The Crown sans avoir des heures de liberté devant soi, car on ne peut s’en défaire.

Les dix premiers épisodes auraient coûté 100 millions de livres, soit environ 160 millions $. Dix autres seront bientôt prêts pour diffusion. Peter Morgan a déjà commencé à écrire une troisième saison. The Crown devrait se terminer après 60 épisodes. Juste à temps pour le centenaire de la reine pour peu que dure sa longévité.

Si vous n'aimez pas la reine d’angleterre, surtout ne regardez pas The Crown. Soit que vous deveniez un admirateur inconditio­nnel de la reine Eliabeth ou, pire encore, le plus convaincu des monarchist­es.

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A-t-on pensé à ce que l'homme pourrait accomplir s'il n'avait pas à se raser chaque matin?

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