Le ministre Heurtel lance un ultimatum à Anacolor
L’entreprise Anacolor pourrait être forcée de cesser ses activités après avoir reçu hier un ultimatum de 15 jours de la part du ministre de l’environnement, David Heurtel.
Anacolor a reçu un avis préalable à la suspension de son certificat d’autorisation. Elle dispose de 15 jours pour présenter ses observations, après quoi son certificat d’autorisation pourrait être suspendu.
« SANTÉ ET BIEN-ÊTRE »
Le ministre de l’environnement David Heurtel s’appuie sur la Loi sur la qualité de l’environnement puisque le certificat d’autorisation délivré par le ministère n’est pas respecté.
«Je tiens à rappeler que la priorité du gouvernement dans ce dossier est la santé et le bien-être de la population ainsi que la protection de l’environnement. En conséquence, nous utilisons tout moyen que nous jugeons nécessaire et possible pour amener cette entreprise à se conformer aux exigences du certificat d’autorisation», a-t-il affirmé. L’entreprise pourrait encore tenter de contester cet avis.
Le maire de Québec s’est dit d’accord avec le geste posé par le gouvernement.
«Cette décision est en droite ligne avec les discussions que nous avons eues avec le ministre. Je veux le remercier parce qu’il a tenu parole. À partir de maintenant, si j’étais le propriétaire d’anacolor, je bougerais. Suspendre le permis, ça veut dire suspendre la production», a indiqué Régis Labeaume.
« PROPOS MENSONGERS »
Plus tôt dans la journée d’hier, la direction de l’usine de peinture a accusé le ministre de tenir des propos mensongers. La compagnie a aussi lancé une pointe à la Ville de Québec, jugeant qu’elle est de connivence avec le ministère.
Anacolor martèle que ses activités se font en tout respect des lois et qu’elle aura réduit ses émissions de 77 % d’ici le 31 mars.
L’entreprise rappelle qu’elle est prête à installer à ses frais une station permanente aux abords de l’école Marguerited’youville qui a annulé ses récréations à l’extérieur.
À la suite de l’ultimatum du ministre, Anacolor n’a pas voulu commenter. La Ville de Québec propose toujours d’acheter le terrain, mais l’entreprise a refusé l’offre.
Lundi dernier, une centaine de parents inquiets ont pressé le gouvernement et le maire de Québec d’agir plus rapidement dans ce dossier. Le déménagement des 280 élèves vers un autre établissement a même été évoqué.
Une audience du Tribunal administratif du Québec (TAQ) entre Anacolor et le gouvernement aura lieu le 20 mars.