Le Journal de Quebec

Le ministre Heurtel lance un ultimatum à Anacolor

- JEAN-FRANÇOIS RACINE — Avec la collaborat­ion de Stéphanie Martin

L’entreprise Anacolor pourrait être forcée de cesser ses activités après avoir reçu hier un ultimatum de 15 jours de la part du ministre de l’environnem­ent, David Heurtel.

Anacolor a reçu un avis préalable à la suspension de son certificat d’autorisati­on. Elle dispose de 15 jours pour présenter ses observatio­ns, après quoi son certificat d’autorisati­on pourrait être suspendu.

« SANTÉ ET BIEN-ÊTRE »

Le ministre de l’environnem­ent David Heurtel s’appuie sur la Loi sur la qualité de l’environnem­ent puisque le certificat d’autorisati­on délivré par le ministère n’est pas respecté.

«Je tiens à rappeler que la priorité du gouverneme­nt dans ce dossier est la santé et le bien-être de la population ainsi que la protection de l’environnem­ent. En conséquenc­e, nous utilisons tout moyen que nous jugeons nécessaire et possible pour amener cette entreprise à se conformer aux exigences du certificat d’autorisati­on», a-t-il affirmé. L’entreprise pourrait encore tenter de contester cet avis.

Le maire de Québec s’est dit d’accord avec le geste posé par le gouverneme­nt.

«Cette décision est en droite ligne avec les discussion­s que nous avons eues avec le ministre. Je veux le remercier parce qu’il a tenu parole. À partir de maintenant, si j’étais le propriétai­re d’anacolor, je bougerais. Suspendre le permis, ça veut dire suspendre la production», a indiqué Régis Labeaume.

« PROPOS MENSONGERS »

Plus tôt dans la journée d’hier, la direction de l’usine de peinture a accusé le ministre de tenir des propos mensongers. La compagnie a aussi lancé une pointe à la Ville de Québec, jugeant qu’elle est de connivence avec le ministère.

Anacolor martèle que ses activités se font en tout respect des lois et qu’elle aura réduit ses émissions de 77 % d’ici le 31 mars.

L’entreprise rappelle qu’elle est prête à installer à ses frais une station permanente aux abords de l’école Marguerite­d’youville qui a annulé ses récréation­s à l’extérieur.

À la suite de l’ultimatum du ministre, Anacolor n’a pas voulu commenter. La Ville de Québec propose toujours d’acheter le terrain, mais l’entreprise a refusé l’offre.

Lundi dernier, une centaine de parents inquiets ont pressé le gouverneme­nt et le maire de Québec d’agir plus rapidement dans ce dossier. Le déménageme­nt des 280 élèves vers un autre établissem­ent a même été évoqué.

Une audience du Tribunal administra­tif du Québec (TAQ) entre Anacolor et le gouverneme­nt aura lieu le 20 mars.

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