Des inconnus pour leurs voisins
Des habitants de Saint-alexandre ignoraient que le petit terrain vague qui jouxte leur demeure appartient à des membres du Sénat depuis plus de 10 ans.
«Je trouve ça drôle qu’un sénateur ne s’installe pas ici et achète un terrain juste pour dire qu’il en a un», a témoigné une résidente.
Sa maison se trouve à peine à quelques mètres de la propriété qui appartient à la sénatrice MarieFrançoise Mégie. Le terrain vague, situé près d’un club de l’âge d’or, détonne dans la petite rue résidentielle.
«Je n’ai jamais vu de sénateurs dans le coin. Marie-françoise qui? Mégie? Je ne connais pas ce nomlà», a lancé une autre voisine, Thérèse Frégeau.
«Je ne les ai pas vus, les sénateurs, ici», indique aussi le maire Luc Mercier. «On aimerait bien que la sénatrice cède son terrain à notre club de l’âge d’or quand elle quittera son poste. On pourrait faire des choses avec cet endroit», dit-il.
UNE PRATIQUE « ÉTRANGE »
Des politicologues s’avouent aussi intrigués par ces ventes de terrain d’un sénateur à l’autre.
«L’obligation de propriété dans la division sénatoriale est une règle vétuste qui devrait être changée. Néanmoins, cela m’apparaît discutable que l’on se passe le terrain d’un sénateur à l’autre juste pour se conformer au règlement», analyse André Lamoureux, du département de science politique de L’UQAM.
«C’est inscrit dans la Constitution. On pourrait retirer cette règle. Mais toucher à la Constitution, c’est ouvrir une véritable boîte de Pandore», souligne Michel SarraBournet, chargé de cours en histoire et en science politique à l’université de Montréal.
Mme Mégie n’a pas répondu à nos appels.